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Histoire

Choe Je-u, fondateur de la pensée Donghak

2011-04-07

<b>Choe Je-u</b>, fondateur de la pensée Donghak
Développement d’une pensée humaniste en Corée
L’idéologie du « in-nae-cheon », selon laquelle, littéralement, « l’homme est le Ciel », s’est propagée dans la péninsule coréenne il y a environ 150 ans, provoquant un changement important dans le royaume de Joseon, où la société était strictement divisée par classes. Cette nouvelle idée qui mettait en avant l’égalité entre les hommes était bien accueillie par les gens du commun et les fermiers, qui rêvaient d’un nouvel ordre social. Or, la Cour punit le fondateur de ce mouvement, Choe Je-u, estimant qu’il enfreignait la loi et perturbait l’ordre social. L’œuvre de Choe Je-u qui cherchait à abolir la hiérarchie féodale de Joseon est-elle encore d’actualité ?

Etablissement de la pensée Donghak et espoir de changer le monde
Choe Je-u est né à Gyeongju, dans le sud-est de la Corée le 18 décembre 1824. Sa naissance était déjà marquée par l’injustice et le préjudice. Il était le fruit de la liaison de Choe Ok, alors âgé de 63 ans, avec une concubine, ce qui l’empêchait de prétendre à tout emploi au service de la nation. Aussi, les jeunes années de Choe Je-u furent loin de refléter le nom qu’il portait alors. Son nom, « Bok-sul », signifiait « comblé de bonheur » ; or, sa mère mourut alors qu’il avait seulement 6 ans, puis son père tandis qu’il avait 18 ans.

Orphelin, Choe commença à vivre de multiples expériences. Il prit conscience des problèmes de l’époque et chercha à les résoudre. Il chercha à obtenir une certaine compréhension du monde en séjournant dans des temples bouddhistes célèbres, puis il revint dans sa ville natale de Gyeongju en 1859. C’est alors qu’il prit le nom « Je-u », qui signifie « qui sauve le peuple ignorant », et commença à établir l’idéologie Donghak.

Le peuple séduit par la pensée Donghak
A cette époque, le royaume de Joseon était menacé par des forces extérieures cherchant à ouvrir le royaume ermite. Choe choisit le nom « Donghak » ou « apprentissage de l’est » en opposition au catholicisme appelé « Seohak » ou « apprentissage de l’ouest ». On employait aussi l’expression « Cheondo-gyo » pour mettre en avant la fin d’une telle idéologie, « hériter du tao du Ciel ».

Le néo-confucianisme qui régissait la société d’alors perdit de son importance avec la corruption et les abus de pouvoir qui minaient la classe des nobles et des seigneurs féodaux. Choe offrit donc une nouvelle voie au royaume de Joseon du 19ème siècle en proposant l’idée d’égalité : pour lui, tous les hommes étaient fondamentalement semblables car ils avaient reçu leur esprit du ciel. Cette idée d’égalité et de non-discrimination séduisit les gens du peuple qui souffraient alors de la corruption, de la pauvreté et de l’injustice.

La pensée Donghak se propagea très vite parmi les gens du peuple des provinces du Gyeongsang et du Chungcheong. De manière à organiser l’ensemble de ses adeptes, Choe établit des communautés Donghak et nomma 16 leaders à leur tête en décembre 1862. Cela dit, la société n’était pas encore tout à fait prête à embrasser ses idées révolutionnaires.

Un héritage encore vivant
La pensée Donghak se propagea et gagna en force, si bien que les philosophes confucéens sentirent leur statut social menacé et commencèrent à dénoncer cette nouvelle pensée qui, d’après eux, trompait le peuple sans instruction. Les autorités de Joseon arrêtèrent Choe en 1862, l’accusant de troubler l’ordre social par ses idées malveillantes, et l’exécutèrent deux ans plus tard.

La force de la pensée Donghak ne s’amoindrit pas avec la mort de son fondateur. Le second leader du mouvement, Choi Si-hyeong, et ses adeptes lancèrent un mouvement dans les années 1890 pour que la pensée Donghak soit reconnue comme religion légitime. Cette pétition suscita le soulèvement de fermiers dans la province du Jeolla en 1894. La rébellion fut écrasée par la classe dirigeante, mais la pensée Donghak survécut et fut rebaptisée « Cheondo-gyo » en 1905 par son troisième leader, Sohn Byeong-hee. Les adeptes jouèrent alors un rôle important lors de la protestation du 1er mars 1919 contre le joug colonial japonais.

Née il y a 150 ans, la religion indigène Donghak était une proclamation d’humanisme dans une société minée par la discrimination et l’inégalité. Les idées d’humanisme et d’égalité de Choe continuent à ce jour à résonner dans le cœur des Coréens.

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