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Culture

Le pansori (3) : Le chant de la fidèle Chunhyang

2014-04-23

Le pansori (3) : Le chant de la fidèle Chunhyang
Auteur inconnu. Paru en 2008 aux éditions Zulma, traduit du coréen par Choi Mi-kyung et Jean-Noël Juttet

L'art du peuple par excellence qu'est le pansori a vu le jour vers le début du 18e siècle parmi les petites gens. Fortement inspiré des chants chamaniques de la province de Jeolla, située au sud-ouest de la péninsule coréenne, cet art vocal a également puisé dans les romans et dans les classiques chinois. D'ailleurs, de nombreux passages conservent une forme archaïque de langue, pleine de références savantes, ce qui complique la compréhension des auditeurs ou des lecteurs. Le texte change sans cesse de registre, allant des métaphores lyriques au jeu de mots, de la farce érotique à la référence savante.

Pages 44 à 46 :
Mais le beau visage de Chunhyang ne quittait pas ses pensées. Sa voix chantait à ses oreilles, son image surgissait entre les lignes qu'il lisait.
Il prit le Livre des Odes et se mit à lire à voix haute :

De beaux oiseaux chantent au bord du ruisseau,
Les femmes vertueuses cherchent la compagnie
Des hommes honnêtes...

« ...Ah ! non, ce n'est pas ainsi que va la vie ! Je ne peux pas continuer à lire cela ! »
Il prit la Grande Étude :

La voie, c'est la lumière apportée au monde...

« ...la voie, c'est Chunhyang ! ...Cela non plus, je ne peux pas ! »
Il prit le Livre des Mutations :

Won, Hyung, Yi, Jeong...
L'origine de toutes choses,
C'est Won, le printemps et la vertu,
Puis Hyung, l'été et la déférence,
Puis Yi, l'automne et la justice,
Puis Jeong, l'hiver et la sagesse,
Puis Chunhyang...

« Quelle merveille !... Comment donc aller plus loin ?... »
Il essaya un poème de Wang Bo, le Pavillon du Prince Deng :

Ancienne préfecture,
Namchang avait à Hongdo
Cédé la magistrature...

« Voilà qui est bien rimé. »
Il continua avec les Entretiens de Mencius :

Mencius avait fait un long voyage pour venir s'entretenir avec le roi Yanghye. Le roi, alors, le loua : « Vous avez franchi cent lieues pour venir voir Chunhyang »...

Il abandonna ce livre pour les Mémoires historiques :

Au commencement des temps, le premier Souverain céleste puis ses douze frères devinrent rois tour à tour grâce à des galettes au genépi, et chacun régna dix-huit mille ans, et leur règne fut paisible et tout se passa à merveille sans qu'ils eussent à produire d'efforts.

Bangja le coupa :
« Maître, j'ai entendu dire que c'était grâce à leur vertu qu'ils étaient devenus rois, mais jamais grâce à des galettes !
— Espèce d'ignorant ! Les Souverains célestes, pendant leurs dix mille ans de règne, ont mangé des galettes très dures sans jamais souffrir des dents. Mais comme les lettrés, eux, n'avaient pas les dents assez solides, Confucius, après une longue méditation, a décidé qu'il fallait remplacer les galettes dures par des galettes tendres. Toutes les écoles confucéennes ont ensuite imposé cette mesure.
— Les dieux eux-mêmes ne vont pas en croire leurs oreilles ! » commenta Bangja.

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