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Culture

Les nouvelles (1) - « Rumeurs » de Baek Ka-hum (4)

2016-01-28

Les nouvelles (1) - « Rumeurs » de Baek Ka-hum (4)
« Rumeurs », nouvelle de Baek Ka-hum traduite du coréen par Kim Jeong-eun, Lee Ho-yeon, Lee Seon-han, Pak Hyo-eun et Pak Yu-hyeong, sous la direction de Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet, publiée dans « Nocturne d'un chauffeur de taxi » paru aux éditions Philippe Rey en 2014.

* Extrait :
Les Jang, la famille de la jeune pharmacienne en arrivent même à soupçonner le docteur Hwang à cause de Cheong, la serveuse du salon de thé L'Etoile, qui leur a rapporté de nouveaux éléments.

Pages 52 à 53 :
Ces nouveaux éléments ont conduit les Jang à courir à la pharmacie et à la clinique pour faire du grabuge. Par chance, c'était avant l'ouverture, mais il y avait quand même du monde dans les parages. Les Jang n'ont plus retenu ce qu'ils pensaient du fils du pharmacien, que le frère de la disparue a saisi au collet.
« Maintenant je sais tout, salaud ! On a compris pourquoi tu sembles aussi tranquille alors que ta femme a disparu... Bouge pas d'ici : j'ai appelé la police !
— Calme-toi, s'il te plaît ! Et d'abord, lâche-moi ! »
La mère de la disparue était à deux doigts de la syncope. Elle pleurait sur le sort de sa fille, sans cesser de répéter son nom.
« Comment pouvez-vous vous comporter ainsi devant les patients ? s'est exclamé le pharmacien. Vous devriez avoir honte de votre sœur ! Baissez le ton, on va nous entendre ! Pensez un peu à notre réputation !
— Vous perdez la tête ! Comment osez-vous dire des choses pareilles alors qu'il y a eu un meurtre ? »
Des voitures de police ont surgi, toutes sirènes hurlantes, tandis que les badauds s'assemblaient au carrefour pour ne rien manquer du spectacle.
Une cohorte montait à la clinique. Heureux d'assister à un événement inattendu, les patients s'écartaient, les yeux brillants de curiosité.
Sans se départir de sa courtoisie coutumière, le vieux Hwang se plaignit au commissaire Kang :
« Il me semble vous avoir demandé de mener l'enquête avec discrétion, mais que vois-je ? Pourquoi tout ce tintamarre ?
— Pas moyen de faire autrement, puisqu'un meurtre a été signalé dans cette affaire.
— Un meurtre ? »
Le frère de la pharmacienne rapporta alors ce qu'il avait appris de Cheong, la serveuse. Ni les lamentations ni les gémissements de sa mère ne l'arrêtaient. Min, le propriétaire de la boutique informatique rencontré par hasard, avait laissé entendre à Cheong qu'il avait vu la voiture de la pharmacienne se diriger du côté du réservoir, en pleine nuit, le soir de la disparition. Il était sûr que c'était la sienne, l'unique voiture de marque étrangère de la petite ville ; qui plus est, la vitre était baissée et il avait reconnu le docteur.
« Non, monsieur, vous faites erreur, démentit le commissaire avec autorité afin d'apaiser la colère du jeune homme. Je ne peux pas tout vous dire, mais je peux vous assurer qu'il n'était pas en compagnie de sa femme cette nuit-là. »
Soudain, tous les bruits se turent dans la clinique.
« On a fait des recherches, poursuivit-il, avec le service de géolocalisation. S'il semble certain que votre sœur se soit bien dirigée vers le réservoir à cette heure-là, votre beau-frère en revanche était ailleurs, dans une autre ville. Son alibi s'est révélé solide. On sait de façon certaine qu'il y est resté jusqu'au petit matin. »
Hwang, en serrant les mâchoires, se demandait pourquoi l'inspecteur était venu avec toute sa clique s'il savait déjà que son fils était ailleurs.

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