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Culture

Les nouvelles (4) - « Piégé par sa femme » de Song Sok-ze (1)

2016-10-27

Les nouvelles (4) - « Piégé par sa femme » de Song Sok-ze (1)
« Piégé par sa femme », nouvelle de Song Sok-ze traduite du coréen par Bae Youngmi, Lee Hye-won, Lee Jong-eun, Yun Yennie, Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet, publiée dans « Nouvelles de Corée » paru aux éditions Magellan & Cie en 2016.

* Présentation de l'auteur :
Song Sok-ze est né en 1960 à Sangju, dans la province de Gyeongsang du Nord. Tout en poursuivant des études de droit à l'université Yonsei à Séoul, il participe au club de littérature de son école. Il fait son entrée comme écrivain professionnel en 1986 avec la nouvelle « Nettoyeur de vitres » publiée dans la revue Munhaksasang. Auteur prolifique, il a publié depuis plusieurs romans et recueils de nouvelles récompensés par de nombreux prix prestigieux. Son roman « A qui mieux mieux » a été traduit en français et publié aux éditions Imago en 2013. Il est surtout apprécié pour ses réflexions sur la société coréenne d'aujourd'hui qu'il présente de façon à la fois hilarante et poignante.

* Extrait :
Pages 171 à 173 :
Enceinte, elle souffrait de fortes nausées. Son ventre lui semblait énorme. Elle avait beaucoup grossi, ne se sentait pas d'humeur à se remuer. Lors d'une consultation, elle avait demandé si, du fait de sa faible constitution, elle pourrait accoucher normalement. Le médecin était resté évasif : il fallait attendre le terme de la grossesse.
– Ecoute-moi, lui asséna son mari. Le mieux, c'est d'accoucher normalement. Quand je vois toutes ces femmes qui choisissent la césarienne parce qu'elles ont peur de souffrir, je me demande si elles méritent vraiment de devenir mères ! A l'armée, moi, pendant des manœuvres...
[...] Souvent, quand il rentrait, il lui apportait des ouvrages sur le contrôle de la respiration ou sur l'accouchement sans douleur afin de l'engager à opter pour un accouchement naturel. Mais, malgré le temps et l'argent qu'il y avait dépensé pour tenter de la convaincre, elle fut prise de panique lorsqu'il lui fallut entrer dans la salle d'accouchement.
– Tu vas y arriver, chérie, je suis sûr que tu peux, n'est-ce pas ? Courage ! lui serinait-il, tandis qu'il l'escortait jusqu'à la porte tout en lui montrant son poing fermement serré.
[...] Sur le blanc, dans le couloir, il endura pendant trois bonnes heures les gémissements qui filtraient de la salle d'accouchement. A bout des forces, il sortit s'acheter de la bière à la boutique voisine. Il passa trois autres heures à attendre. Il ressortit pour lamper du soju à grandes gorgées, puis regagna son couloir. Une infirmière surgie de la salle d'accouchement l'invita à entrer. Il s'avança en essayant de marcher aussi droit que possible.
– Chéri, je n'en peux plus ! S'il te plaît, qu'on me fasse une césarienne !
Après un bref moment d'hésitation :
– Essayons encore ! répondit-il. Fais un effort ! Je t'attends dehors, tu sais bien que je suis là. Allez, vas-y ! S'il faut faire une césarienne, ne t'en fais pas, tout est prêt. Allez, un dernier effort ! [...]

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