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Culture

Les nouvelles (4) - « Piégé par sa femme » de Song Sok-ze (2)

2016-11-03

Les nouvelles (4) - « Piégé par sa femme » de Song Sok-ze (2)
« Piégé par sa femme », nouvelle de Song Sok-ze traduite du coréen par Bae Youngmi, Lee Hye-won, Lee Jong-eun, Yun Yennie, Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet, publiée dans « Nouvelles de Corée » paru aux éditions Magellan & Cie en 2016.

* Extrait :
La femme de notre héros réussit la dernière tentative et met un garçon au monde.

Pages 173 à 176 :

[...] lui, plongé dans un profond sommeil, avait manqué ce moment aussi historique qu’émouvant. Il aurait dû accourir, serrer sa femme dans ses bras, lui dire sa fierté et son amour ! Mais il avait laissé filer l’occasion. A cause de ce maudit sommeil ! Prenant soin de ne pas le réveiller, sa belle-mère ‒ elle trouvait la situation plutôt drôle ‒ se précipita dans la salle d’accouchement pour annoncer à sa fille, qui peinait à recouvrer ses esprits que son mari dormait comme un sonneur, et même qu’il ronflait ! A partir de ce jour, la nouvelle mère ne manqua jamais la moindre occasion de reprocher sa faute à son mari.

[...] Un jour qu’ils se promenaient en forêt en tenant par la main leur fils qui commençait à marcher, il dit à sa femme qu’il avait toujours rêvé d’être le père de cinq enfants, mais qu’il n’en avait qu’un et que cela lui trottait souvent dans la tête... Alors, elle lui annonça la bonne nouvelle : un de ces enfants qui vivaient dans sa tête était déjà en train de croître en elle. Mais, cette fois, elle mit les points sur les « i » :
‒ Il faudra que tu donnes ton consentement pour une césarienne avant que j’entre dans la salle de travail. Sinon, il n’y aura pas d’accouchement. Si tu veux voir ton enfant, il n’est pas question que je souffre le martyre encore une fois.
Sur le coup, tout à sa joie, il ne prêta pas beaucoup d’attention aux propos de sa femme. [...]

A l’approche de la date de l’accouchement, il décida de ne plus boire afin de ne pas refaire la même bourde que la première fois. Tout en rangeant les adorables vêtements de bébé, sa femme confia à sa mère, venue garder son petit-fils :
‒ Ne t’en fais pas, cette fois, ce sera par césarienne.
‒ Mais ton mari veut d’autres enfants, non ?
‒ Tu vois bien que c’est un fantasme à lui ! Qui voudrait plus de deux enfants par les temps qui courent ?
‒ Tout de même, il répète à tout bout de champ que c’est mieux quand il y en a davantage, qu’il en veut trois, quatre et plus !
‒ Maman, une césarienne, ça n’empêche pas d’accoucher encore une ou deux fois. Il le sait bien.
Il rit sous cape en interceptant cette conversation entre la mère et la fille (il était en train de faire ses exercices dans la cour).

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