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Culture

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (8)

2017-11-07

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (8)
« Le Saule aux dix mille rameaux », anthologie de la poésie coréenne médiévale et classique – poèmes traduits, présentés et annotés par Ok-sung Ann-Baron, en collaboration avec Jean-François Baron – parue aux éditions UNESCO en 2005.

* Présentation :
Si le sijo est un poème court et lyrique, le gasa est un poème long et narratif. C’est une sorte de prose rythmée, écrite en coréen, le plus souvent composée de distiques enchaînés sans strophes.

Les traducteurs de l’anthologie « Le Saule aux dix mille rameaux » expliquent : « Chaque vers est formé de quatre pieds de longueurs variables, comme dans le sijo : chacun peut regrouper trois ou quatre syllabes. [...] Sans doute d’origine bouddhique, la simplicité des règles des gasa et ses rythmes réguliers ont favorisé la mémorisation de ces pièces qui chantaient les plaisirs de la vie des ‘monts et des eaux’, la loyauté envers les souverains (souvent à travers l’image de l’amour d’une femme pour un homme), la souffrance de l’exil et les voyages en Corée ou à l’étranger. »

* Poème

Ode au mont des Etoiles (extraits) de Jeong Cheol

Un hôte qui séjournait au mont des Etoiles a dit :
— Ecoute, maître du pavillon d’Abri de la Nuée rouge et du kiosque de la Retraite,
malgré les multiples bonnes choses du monde,
pourquoi as-tu de plus en plus préféré les monts et les eaux ?
Tu es entré au cœur de la montagne paisible, pourquoi n’en sors-tu pas ?

Après avoir balayé sous les pins, et préparé une place sur le lit de bambou,
on s’assoit un instant, on regarde à nouveau tout autour.
Les nuages qui flottaient aux confins du ciel prennent la terrasse de la Roche de Bonne Augure pour résidence.
Leur vol et leur arrivée n’ont-ils pas l’allure du maître ?
Les flots blancs de la rivière limpide encerclent le belvédère,
— quelqu’un a taillé dans la soie de la Voie lactée —
ils paraissent courir et se déployer, méandres somptueux !
En montagne, sans almanach, on ignore les quatre saisons,
mais le paysage qui s’étend sous les yeux fait naturellement apparaître chaque saison
— tout ce qu’on entend, tout ce qu’on voit, toutes choses, pays des Immortels !
[...]
Un couple de vieux milans, on les laisse perchés sur la terrasse des pêcheurs.
En contrebas je laisse dériver ma barque,
persicaires rouges, îlots de macle fleurie, sans y prendre garde les ai dépassés.
Ah ! pavillon de l’Anneau de Jade, marais du Dragon, ils touchent la proue de la barque.
Sur la berge d’herbes vertes du fleuve clair, de jeunes bouviers,
cédant à l’exaltation des feux du couchant jouent de la flûte.
On dirait que des profondeurs des eaux le dragon va se réveiller.
Emergeant de la brume les grues semblent laisser leurs ailes et s’élancer au milieu du ciel.
La Falaise rouge de l’immortel So célèbre le septième mois lunaire
— mais alors, pourquoi tous admirent-ils la quinzième nuit du huitième mois lunaire ?
Quand les nuages légers se dissipent aux quatre coins du ciel et que les flots s’apaisent,
la lune montée dans le ciel reste accrochée aux pins.
— L’immortel qui s’est noyé en attrapant la lune, quel joyeux luron !

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