Jusqu’au jour de ma mort, je n’aurai pas la moindre petite parcelle de honte lorsque je me retrouverai face au paradis. J’ai tellement souffert à la seule vue du vent qui soulève les feuilles. Avec un cœur qui chante les étoiles, j’aimerai toutes les choses mortelles. Et je marcherai sur le chemin qui m’a été tracé. Ce soir, une fois de plus, le vent balaie les étoiles.

Ce poème signé Prologue est récité lors d’une des scènes de la comédie musicale Yun Dong-ju tire sur la lune. Le spectacle s’est tenu au centre des arts de Séoul, au sud de la capitale du 6 au 12 mai dernier. Souvent cité comme l’un des poètes préférés des Coréens, la vie et les rêves de Yun ont été ranimés sur scène grâce à la musique et à la danse.



« La vie de Yun Dong-ju fut courte. Sa vie a souvent été définie comme sereine et pensive. Il aimait marcher et lire. Il n’était pas non plus très loquace. Cela lui arrivait de ne pas parler pendant une journée entière. Je pense que c’était un jeune homme qui méditait. C’est cette réflexion qui a donné de la puissance à sa poésie. Sa vision du temps dans l’histoire est plus puissante que n’importe quel autre auteur littéraire. Il n’a pas écrit sur des événements importants ou marquants comme ceux qu’ont vécus certains combattants pour la liberté, mais ses poèmes n’en dégagent pas moins une force tranquille. Ce spectacle repose plus sur les pensées de Yun et sur l’énergie qui coule à travers ses poèmes, plutôt que sur sa vie personnelle. C’était là le concept de base de la comédie musicale. »

L’élégance pure et sublime des poèmes de Yun est toujours admirée, comme le démontrent ce qui célèbre sa vie et sa poésie à l’image de la Maison de la littérature de Yun Dong-ju qui a ouvert au cœur de la capitale en juillet dernier, et du spectacle actuel Yun Dong-ju tire sur la lune produit par la Compagnie des arts de la scène de Séoul.