La mélodie du taepyongso couvre la scène alors que le public ne cesse d’applaudir. Le rythme de ces percussions traditionnelles s’intensifie et submerge d’émotions fortes les spectateurs. Les interprètes font tourner avec intensité leur pompon, le sangmo, tout en dansant légèrement avec leur sogo, leur petit tambour. Cette scène fait partie du spectacle Mupung du groupe Yeonheedan Palsandae, entièrement constitué de femmes.



Cette troupe Yeonheedan Palsandae s’est produite au théâtre national de Corée du 18 au 21 septembre derniers. Le spectacle Mupung est en quelque sorte la résurrection de spectacles populaires qui se jouaient il y a cinquante ans par des troupes uniquement féminines. Elles jouissaient alors d’une énorme popularité lorsqu’elles faisaient leurs tournées à travers le pays.

La première trace d’un groupe entièrement féminin de musique instrumentale paysanne remonte à 1957. Elles avaient toutes entre 15 et 20 ans et appartenaient au centre Namwon Gugak.



« Traditionnellement, la musique instrumentale paysanne, nongak et les instruments de musique des paysans coréens, pungmul n’étaient joués et interprétés que par des hommes. À l’origine, ces manifestations faisaient partie de la vie rurale et des fêtes de village. Et puis, ensuite, cela s’est professionnalisé avec les itinérants du spectacle. Namwon recouvre des mélodies variées et des spectacles qui s’inspirent de musiques populaires traditionnelles. Lorsque les femmes ont commencé à y participer, elles sont devenues populaires et c’est comme ça qu’est née la première troupe entièrement féminine, le groupe féminin de musique instrumentale paysanne Chunhyang. Ce furent les pionnières de nombreuses autres troupes... »

Et toutes ces troupes connurent une énorme popularité, en Corée du Sud, durant les années 60 et 70.