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Le changement de saison
« Sacheolga » ou « les quatre saisons » est pour ainsi dire une chanson réactive, à savoir que, strophe par strophe, son texte se déroule de façon à réagir à ce qui vient d’être dit. Le thème étant le changement de saison, il commence par évoquer le printemps :

Partout des fleurs, le printemps est bien de retour
Mais à quoi bon s’en réjouir
Il va s’en aller comme ma jeunesse

Puis une réaction :

Qu’il s’en aille s’il veut
Il n’a qu’à faire place à la verdure d’été triomphale

Puis, en réagissant cette fois au triste passage de l’été à l’automne, le texte fait l’éloge des feuilles d’érable d’autant plus admirables qu’elles semblent résister au premier froid.
Et l’hiver ? Comment l’auteur anonyme du texte de « Sacheolga » s’encourage-t-il face à l’arrivée de cette saison évoquée en ces termes ?

Tout devient grisâtre comme mes cheveux

Alors qu’on pouvait s’attendre à ce qu’il anticipe le retour de la saison du renouveau comme solution pour se réconforter, il réagit d’une toute autre manière. La saison faisant penser à une fin, à la mort, le convainc qu’il faut profiter du temps qui lui reste à vivre. En fait, contrairement à la saison, notre vie n’est pas cyclique.

Un groupe de jeunes chanteuses, Sori Flower, a repris « Sacheolga », de façon à réécrire la dernière partie du texte. C’est peut-être parce qu’elles sont trop jeunes pour partager l’angoisse de la mort. Leur invention est assez significative :

Une saison s’incline devant une autre
C’est comme ça
Le jour cède à la nuit et vice versa
C’est comme ça
Une chose s’en va, une autre arrive
C’est comme ça
Et c’est comme ça que le temps passe

C’est étonnant qu’à travers ces paroles, les jeunes chanteuses, malgré leur âge, se montrent si philosophes. Décidément, les personnes âgées n’ont pas le monopole de la sagesse. On dirait que les paroles citées sont inspirées par le taoïsme qui prône le « non-agir ». En fait, ceux qui admettent le « tao », le « fonctionnement des choses » selon une traduction, n’associeraient pas les phases de la vie humaine au changement de saison qui se fait « comme ça ».

Parmi les mélodies folkloriques assez nombreuses qui chantent les quatre saisons, les sages préféreraient celle-ci dans laquelle l’interjection marquant la joie, « jihwaja », « ouais » en français, revient comme refrain :

Voilà le printemps
Ouais ! Les jeunes filles endimanchées
Profiteront du beau temps

Le texte associe à chaque saison une image réjouissante, nous invite ainsi à tirer la meilleure partie de chaque période de l’année et à en jouir. L’été par exemple est loué pour son symbolisme de l’énergie. Le texte rappelle que c’est en cette saison que grâce à l’éveil d’une force vitale endormie ou refoulée chez eux, les deux jeunes amoureux légendaires, Chunhyang et Mongryeong, les Roméo et Juliette coréens, se sont liés d’un amour invincible. Quant à l’automne, c’est la saison où un spectacle splendide s’offre gratuitement : les feuilles d’érable merveilleusement colorées.

Et l’hiver dans tout cela ? En ce qui concerne cette saison, le texte de notre chanson évoque un homme traversant à pas précipités une plaine recouverte de neige. Il se rend sans doute vers sa maison. Cet abri est d’autant plus précieux que tout gèle dehors. Autrement dit, c’est grâce à l’hiver qu’on l’apprécie davantage.

Liste des mélodies de la semaine
1. « Sacheolga » interprété par Cho Sang-hyun.
2. « Sacheolga » en adaptation moderne chanté par Sori Flower.
3. « Sacheolga » chanté par Aengbi.

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