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Histoire

Yun Dong-ju, le poète devenu une étoile dans le coeur des Coréens

2011-10-06

<b>Yun Dong-ju</b>, le poète devenu une étoile dans le coeur des Coréens
Poète de l’automne, Yun Dong-ju

Les cieux nocturnes sont remplis d’automne.
Je pense pouvoir compter toutes les étoiles dans le ciel automnal, sans aucune inquiétude.
Un souvenir à une étoile,
Un amour à une étoile,
Une solitude à une étoile,
Une admiration à une étoile,
Un poème à une étoile,
Et à une étoile, mère, ma mère.
Mère, j’applique un beau mot à chaque étoile.

Intitulé « Dénombrement nocturne des étoiles », ce poème de Yun Dong-ju nous fait penser à ceux qui nous manquent. Ce poète éternellement jeune, qui est décédé à l’âge de 27 ans, a laissé tant d’œuvres qui résonnent dans le cœur des Coréens aujourd’hui encore.

Né le 30 décembre 1917 en Mandchourie dans une famille chrétienne, Yun était un poète né. Il édita et publia lui-même une revue littéraire « Sae Myeongdong » à 13 ans et y présenta ses poèmes et chansons pour enfants. Adolescent, il mena une grève de la faim et fugua de sa maison parentale car son père s’opposait avec véhémence à son désir de faire une carrière de poète. Il se lança dans des études littéraires quand il entra au département de lettres de l’école Yonhui, aujourd’hui rebaptisée université Yonsei à Séoul. Le poème « Dénombrement nocturne des étoiles », qui fut écrit à cette époque, nous laisse supposer combien sa famille et sa ville natale lui manquaient. Pourtant, c’est le regret et la douleur qui le dominaient durant ses années à Yonhui.

A l’époque, la Corée était sous occupation japonaise. Il était donc jugé séditieux d’écrire sur sa patrie ou même sur une fille qui n’avait pas adopté un nom japonais. Durant cette période sombre, Yun écrivit « Autoportrait », poème sur l’auto-réflexion, et « Prologue », qui décrit sa résolution de vivre sans honte. Sa vie était ainsi remplie d’angoisse et d’introspection. Il essaya d’éclairer les ténèbres du temps avec ses poèmes. Il en assembla 18 en un recueil qu’il nomma « Ciel, vent, étoiles et poèmes ». La publication qui était originairement prévue en 1941, l’année de la fin de ses études universitaires, fut reportée pour une durée indéterminée, et Yun quitta Séoul l’année suivante pour étudier la littérature anglaise à l’université Rikkyo à Tokyo.

Les larmes coulent dans les poèmes de Yun

Ses jours à l’université Rikkyo ne durèrent pas longtemps : le nationalisme se propageait dans tout l’archipel japonais. Après seulement un semestre, il fut transféré à l’université Dojisha, mais il dut terminer prématurément son séjour : en juillet 1943, il fut arrêté par la police japonaise, accusé de s’être engagé dans des activités anti-japonaises avec d’autres étudiants coréens. Il fut condamné à deux ans de prison au pénitencier de Fukuoka. Torturé sans pitié, affamé, il finit par s’éteindre à l’âge de 27 ans, le 16 février 1945, quelques mois avant la libération de la Corée.

Mais ses poèmes durent attendre encore pour d’être publiés : Kang Cheo-jung, un ami de Yun, qui travaillait comme journaliste pour le journal Gyeonghyang, les montra à Jeong Ji-yong, poète et rédacteur en chef, qui ensuite publia « Un poème facilement écrit » en février 1947. Un an plus tard, le recueil « Ciel, vent, étoiles et poèmes » vit enfin le jour. Depuis, Yun Dong-ju est devenu une étoile qui brille dans le cœur des Coréens.

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