Rêve de réformer le royaume de Joseon
En tout lieu, en tout temps, il y a des personnes qui s’indignent et luttent contre l’injustice et la corruption. En Corée sous la dynastie Joseon, Jo Gwang-jo, dit « Jeongam », joua un rôle essentiel dans l’action menée pour établir un pays juste.
Né en 1482, dans la 13ème année du règne du roi Seongjong, Jo déménagea, à l’âge de 17 ans, vers la province de Pyeongan du Nord, qui se trouve aujourd’hui en Corée du Nord, suite à la mutation de son père. C’est là qu’il rencontra le célèbre néo-confucianiste Kim Gwaeng-pil, exilé, accusé d’être impliqué dans une querelle partisane. En effet, Jo vécut à une époque tumultueuse : le roi Yeonsangun, qui succéda à son père Seongjong sur le trône, fut un tyran et les hauts fonctionnaires tentèrent un coup d’Etat pour introniser un nouveau souverain, Jungjong. Mais le pouvoir réel était entre les mains des sujets qui avaient planifié l’usurpation, ce qui heurta les normes fondamentales de la société.
La rencontre avec Kim Gwaeng-pil fut donc une véritable chance pour Jo Gwang-jo : le savant, d’un caractère d’une inflexible droiture, servait au jeune homme de guide et de conseiller. Fortement influencé par son maître, Jo commença à caresser un grand rêve, celui de rétablir l’ordre social confucéen.
Rêve d’un Etat confucéen idéal
Jo débuta sa carrière publique en 1510. Après avoir servi à plusieurs postes, il acquit la confiance du roi Jungjong qui cherchait à réformer le pays en mettant fin à la violence et la corruption qui s’étaient développées sous le règne de Yeonsangun.
Grâce au soutien royal, Jo attaqua les fonctionnaires véreux sur leurs méfaits, instaura le système « hyangyak » ou code de coopération, abolit « Soyeokseo », le temple national taoïste, afin d’éradiquer les croyances jugées superstitieuses. En 1519, il organisa un nouveau concours national pour que les jeunes lettrés talentueux et vertueux puissent entrer dans la fonction publique. Ses efforts contribuèrent à aggraver la tension et à provoquer des affrontements entre l’autorité acquise et le nouveau pouvoir.
Fidèle défenseur des principes moralistes confucéens
Le roi Jungjong avait accordé un statut honorable aux 103 « héros » qui l’aidèrent à expulser Yeonsangun du palais royal. Alors Jo dénonça ceux qui ne le méritaient pas. En 1519, 76 d’entre eux finirent par perdre leur titre.
Enragé à la suite de cet incident, le pouvoir préexistant trama un complot pour acculer Jo Gwang-jo dans une impasse : il fit croire à Jungjong à plusieurs reprises que Jo désirait le trône. Le roi qui commençait déjà à être exaspéré par la ferveur réformiste de son sujet, décida de l’envoyer en exil. Quelques mois plus tard, il le condamna à mort par absorption de poison. C’est ainsi que Jo Gwang-jo s’éteignit à l’âge de 37 ans.
Quand la nouvelle de sa mort se répandit, les lettrés et les disciples confucianistes mais aussi les gens du peuple pleurèrent et s’inquiétèrent de l’avenir du pays. Malheureusement, la réforme de Jo n’a pas porté des fruits durables.