Qui est Kim Si-seup ?

Un prodige qui apprit à cinq ans les plus grands textes de l’école confucéenne comme la « Grande étude » et la « Doctrine du milieu », l’un des six fidèles sujets du roi Danjong qui résistèrent à l’usurpation de son oncle le roi Sejo, un moine bouddhiste qui vécut une vie de vagabond, un poète et biographe de génie... tels sont les mots qui définissent Kim Si-seup, un érudit de la dynastie Joseon. Pourtant, ces épithètes ne suffisent pas à donner une description complète de ce grand personnage.


Un petit prodige de cinq ans

Kim Si-seup est né à Séoul en 1435. Il est dit qu’il apprit à lire huit mois après la naissance et commença à composer des poèmes dès trois ans. Sans tarder, l’enfant se fit remarquer par ses dons exceptionnels à travers la capitale : le roi Sejong le fit venir au palais pour vérifier si la rumeur était vraie. Il lui dit : « Ton génie est comme une danse de grue blanche dans le ciel ». Le garçon répondit sans hésitation : « La vertu de sa majesté est comme un dragon flânant sous la mer ».

Impressionné, le roi le surnomma « petit prodige de cinq ans » et promit de le nommer, une fois devenu adulte, à un poste important. Une promesse qui ne fut malheureusement pas tenue.


Fidèle jusqu’à la mort

Quand le garçon atteignit l’âge de quinze ans, sa mère périt. Trois ans plus tard, sa tante qui remplaçait cette dernière s’éteignit aussi et son père tomba malade. En 1453, il se présenta au concours d’Etat mais finit par échouer.

En 1455, alors qu’il étudiait dans un temple, Kim apprit que le prince Suyang avait détrôné son neveu Danjong, le petit-fils du roi Sejong, et s’était couronné lui-même pour devenir le roi Sejo. Furieux, il brûla tous ses livres et se rasa la tête pour devenir moine bouddhiste.

Il fit partie de « saengyuksin », les six sujets loyaux qui ont refusé un poste gouvernemental et sont restés fidèles à Danjong jusqu’à la mort. Il s’occupa d’enterrer le corps de « sayuksin », les six sujets mis à mort par le roi Sejo pour avoir tenté de remettre Danjong sur le trône. Au cours des neuf années suivantes, il mena une vie de vagabond en errant à travers le pays.

Durant sa longue itinérance, il adressa une prière au Bouddha, pleura pour les morts, composa un poème chaque jour afin d’exprimer sa profonde tristesse. Il écrivit 2 200 poèmes pendant cette période.

Pendant sept ans à partir de 1465, Kim Si-seup a séjourné dans le mont Nam à Gyeongju au sud-est de la péninsule et réalisé « Geumo Sinhwa », une œuvre qui fait date dans l’histoire de la littérature coréenne.


« Geumo Sinhwa », le premier roman coréen

« Geumo Sinhwa » ou « Contes du mont Geumo » est le premier roman coréen écrit en chinois classique. Considéré comme un chef-d’œuvre du conte merveilleux, ce livre raconte des aventures mystérieuses vécues par des héros beaux et talentueux dans un univers de rêve. L’auteur souligne que la compassion et la vérité humaine ne doivent jamais être abandonnées, quelles que soient les circonstances.

Il se réinstalla à Séoul et y vit pendant dix ans comme un moine bouddhiste. Il retourna ensuite à la vie séculière et se consacra à l’agriculture et l’écriture. Il quitta la capitale à nouveau quand la situation politique devint chaotique sous le règne de Seongjong. Il erra, solitaire, comme un nuage avant de s’éteindre en 1493 dans un temple dans la province de Chungcheong au centre du pays.

Kim Si-seup mena une vie difficile à définir en un seul mot, mais ses connaissances qui englobaient le confucianisme, le bouddhisme, le taoïsme ainsi que ses écrits furent adorés et admirés par les lettrés et les rois de la dynastie Joseon. Comme son nom de plume Maewoldang se référant à la fleur d’abricotier et la lune, Kim était un homme de haute vertu qui fit épanouir la fleur d’abricotier, symbole de fidélité, et éclaircit l’avenir à la manière de la lune dans l’obscurité.