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Histoire

Jeong Ji-yong, poète d’une douce nostalgie

2012-01-26

<b>Jeong Ji-yong</b>, poète d’une douce nostalgie
Un prodige littéraire

A l’est, à l’extrémité d’une vaste plaine,
Un petit ruisseau serpente au gazouillis de contes de fée.
Un taureau moucheté, couleur d’or et de crépuscule,
Meugle paresseusement.
Dans mes rêves mêmes,
Comment oublier mon village ?


L’extrait ci-dessus du célèbre poème intitulé « Nostalgie » est écrit par Jeong Ji-yong. Reconnu pour son univers poétique riche et pour ses descriptions élaborées de la nature, il fut un des pionniers de la poésie moderne coréenne.

Jeong est né en 1902 dans le beau village d’Okcheon dans la province de Chungcheong du Nord. Il grandit dans la pauvreté et la solitude après que son père, qui dirigeait une pharmacie, avait perdu une part importante de sa fortune à cause des inondations. Le garçon rêvait d’un monde idéal, loin de sa réalité frustrante. C’est ainsi qu’il développa son imagination pendant son enfance.

Il commença ses activités littéraires à l’âge de 17 ans, lors de sa première année au lycée Hwimun à Séoul. Un an plus tard, il publia « Trois personnes », l’unique roman de toute sa carrière, dans une revue. Après ses études secondaires, il entra dans la prestigieuse université Doshisha, située à Kyoto au Japon, pour étudier la littérature anglaise.


Père de la poésie moderne coréenne

En juin 1926, neuf de ses poèmes, notamment « Café France », firent l’objet d’une publication dans le premier numéro de la revue littéraire « Hakjo » : Jeong se fit connaître comme poète en Corée. Il attira l’attention en tant qu’écrivain au Japon aussi en publiant 13 poèmes et trois essais pendant une période de trois ans.

Une fois diplômé de l’université Doshisha en 1929, il devint membre du groupe littéraire coréen « Simunhak » et contribua à faire évoluer la poésie pure dans le pays. Son premier recueil de poèmes paru en 1935 étonna le monde des lettres avec la fraîcheur des expressions, la modernité des thèmes et la beauté de la langue coréenne. Kim Ki-rim, un éminent critique de littérature dans les années 1930, le loua hautement en disant : « la poésie moderne coréenne est enfin née. »

Jeong Ji-yong influença grandement une génération d’écrivains à travers l’utilisation délicate des mots et la description sensuelle de ses œuvres. En tant que conseiller en rédaction de plusieurs revues, il découvrit le poète de génie Yi Sang en 1933, puis le groupe Cheongnok formé par trois jeunes poètes Cho Ji-hun, Park Mok-wol et Park Du-jin.

Mais sa vie changea complètement après la libération de la Corée.


Dans nos rêves mêmes, comment oublier son nom ?

Jeong se mit à critiquer amèrement le côté obscur de la société coréenne délivrée de 35 années de régime colonial japonais. Mais ses textes donnèrent lieu à des oppositions violentes au milieu des conflits idéologiques intenses et il s’attira des reproches d’être imprégné d’idées communistes. Une rumeur sans fondement courut qu’il était passé, de son propre gré, du Sud au Nord de la péninsule alors qu’il avait en fait été enlevé par l’Armée populaire de la Corée du Nord pendant la guerre de Corée en 1950. Il est supposé s’être éteint en prison à Pyongyang.

Ses poèmes ne purent pas être publiés et lus publiquement jusqu’à ce que la communauté culturelle ait mené une campagne pour les réhabiliter dans les années 1980. Pendant ces 40 ans, cependant, les sud-Coréens n’ont jamais oublié ce poète qui exprime la beauté bucolique riche avec son unique langage poétique.

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