Les femmes peuvent concrétiser leurs aspirations

Lors de la dynastie Joseon, une forte discrimination existait entre les hommes et les femmes dans la société confucianiste. Les femmes ne pouvaient pas déployer leurs capacités en raison de ces barrières des sexes.

Cependant, certaines d’entre elles réussirent à surmonter les restrictions et à réaliser leur rêve. En particulier, Im Yunjidang mena une longue lutte pour se libérer de ce carcan social et prit son élan afin de concrétiser ses aspirations. Elle ne cessa de prétendre qu’il n’y avait pas de différence entre les hommes et les femmes.

La vie d’Im

Im Yunjidang est née en 1721 à Yangseong dans la province de Gyeonggi près de Séoul. Après la mort de son père Im Jeok en 1728, elle quitta sa ville natale avec sa famille pour s’installer à Cheongju située dans la région centrale de la péninsule coréenne. Elle commença à apprendre les classiques confucéens et l’histoire auprès de l’un de ses frères aînés Im Seong-ju, l’un des confucianistes les plus représentatifs de Joseon. Ayant grandi dans une famille d’érudits, Yunjidang se distingua par sa connaissance de la philosophie et de l’écriture dès l’enfance. Ses frères et sœurs déploraient même qu’elle ne soit pas née garçon.

C’est son frère Seong-ju qui lui donna un nom de plume « Yunjidang », inspiré des mots du lettré chinois de la dynastie Song Zhu Xi qui dit : « J’ai un profond respect pour Tai Ren et Tai Si », la mère et la femme du roi Wen de Zhou. Elles étaient considérées comme les femmes idéales de la Chine ancienne.

En 1739 à l’âge de 19 ans, elle épousa Shin Gwang-yu. Elle perdit le seul enfant qu’elle avait eu après un accouchement difficile et son mari s’éteignit huit ans après leur mariage. La veuve adopta un fils du frère cadet de son époux, mais le garçon aussi la précéda dans la tombe. Elle décida de consacrer sa vie solitaire aux études.

Une vie solitaire consacrée aux études

Une anecdote nous laisse deviner la profonde intuition philosophique d’Im. Quand elle séjournait chez son frère, ses neveux vinrent lui dire bonjour. Elle leur demanda comment allaient leurs études. Ils répondirent qu’il faisait tellement chaud qu’ils avaient du mal à concentrer leur esprit. Elle les gronda en disant : « Si vous vous concentrez sur la lecture, vous sentirez votre cœur se rafraîchir tout naturellement. Vous avez encore un long chemin à parcourir. »

Pour mieux comprendre le principe profond de l’univers et de la nature, elle étudia les théories de « la raison et l’énergie » et des « quatre débuts et sept émotions », qui constituaient la clé du néoconfucianisme.

Elle cultiva son esprit en permanence jusqu’à son décès en 1793 à l’âge de 73 ans. Trois ans plus tard, son frère cadet Im Jeong-ju et son beau-frère Shin Gwang-woo recueillirent ses manuscrits pour publier « Les écrits restants de Yunjidang » qui comportent l’essence de la philosophie d’Im.

Les écrits restants de Yunjidang

Le livre contient ses recherches sur les classiques confucéens, ses interprétations des théories du néoconfucianisme, ses commentaires sur les grands personnages historiques de la Chine ainsi que les versets instructifs. Les textes bien écrits sont dotés d’une grande valeur littéraire. Fidèle à la doctrine selon laquelle la nature humaine est bonne, Im croyait que tous les êtres humains pouvaient devenir des saints, et cela sans distinction de sexe. Au contraire, elle pensait que les hommes et les femmes étaient en relations complémentaires, comme le yin et le yang.

A la différence des autres femmes lettrées de l’époque qui étaient surtout intéressées par l’amour ou la souffrance de la vie, Im écrivit ses opinions sur les classiques confucéens ou les grands confucianistes. C’est ainsi qu’elle marqua sa présence dans l’histoire des femmes coréennes.