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A la loupe

« Wianbu » : 1er rassemblement de l’année devant l’ambassade du Japon

2019-01-03

Journal

ⓒYONHAP News

Hier, la première manifestation dite « du mercredi » contre l’esclavage sexuel perpétré par l’armée impériale nipponne dans la seconde moitié du siècle dernier a eu lieu en cette nouvelle année devant l’ambassade du Japon à Séoul. Il s’agissait du 1368e rassemblement qui se tient tous les mercredis depuis le 8 janvier 1992, soit la manifestation la plus longue au monde. Les manifestants appellent Tokyo à reconnaître l’enrôlement de jeunes femmes coréennes, chinoises ou encore néerlandaises pour les contraindre à l’esclavage sexuelle au service des soldats nippons, sous le nom infâme de « wianboo », ce qui peut se traduire par « femmes de réconfort ». Ils demandent également de faire la lumière sur cette ignominie, indemniser les victimes et enseigner les faits pour qu’ils ne se reproduisent plus.


C’est l’une des pierres d’achoppement dans le rapprochement des deux pays. Le Japon a adopté une logique politicienne et non une approche humanitaire tenant compte de la position des victimes. En effet, au lieu de reconnaître ses erreurs du passé, il entend couvrir cette question épineuse des négociations diplomatiques. Ainsi, même après que ce dernier a trouvé un compromis avec le gouvernement précédent de Séoul en 2015, cette solution a été rejetée par les rescapées.


L’administration Moon Jae-in, arrivée au pouvoir en 2017, a remis en question cet accord. Ce qui a eu pour effet de provoquer une vigoureuse protestation de l’administration Abe. A cause du refus de cette dernière de regarder l’Histoire en face, les relations sud-coréano-nipponnes se sont sensiblement refroidies. Tokyo conteste, par exemple, le verdict récemment rendu par la Cour suprême sud-coréenne sur la responsabilité du Japon à indemniser les anciens ouvriers coréens mobilisés pour le travail forcé pendant la Seconde guerre mondiale. Et le mois dernier, Tokyo a reproché à un destroyer sud-coréen d’avoir pointé son radar de conduite de tir sur un avion militaire japonais qui se trouvait dans son rayon d’action. Cependant, Séoul a expliqué immédiatement que l’incident s’était produit en venant au secours d’un bateau nord-coréen à la dérive. Pour en revenir à la manifestation de mercredi, elle est un acte d’accusation à l’encontre des crimes humanitaires, donc, et non un enjeu politico-diplomatique. Dès que le pays du Soleil-Levant aura reconnu les faits, ce rassemblement prendra fin et les relations avec Séoul pourront aller de l’avant.

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