Le commandant des forces spéciales de l’armée de terre a révélé hier devant une commission parlementaire que le président Yoon lui avait ordonné d’expulser les députés du Parlement dans la nuit du 3 décembre. Kwak Jong-geun a confirmé que le chef de l’Etat l’avait contacté directement via un téléphone sécurisé. En lui disant que le quorum n’était pas encore atteint, il lui a ordonné de forcer la porte et d’expulser les personnes présentes à l’intérieur. Celui-ci a expliqué avoir consulté les commandants sur place pour déterminer s’il fallait utiliser des balles en caoutchouc ou couper l’électricité. Ses collègues s’étaient fermement opposés à ces options, et Kwak avait jugé qu’ils avaient raison.
Le chef du 707e groupe de mission spéciale, Kim Hyun-tae, aussi présent lors de l’audience, a confirmé avoir mis en garde Kwak sur les dangers d’une intervention plus radicale. Ce dernier avait alors répondu par l’affirmative.
Le commandant a indiqué que, pour lui, une telle opération risquait de transformer les troupes engagées en criminels et de provoquer de trop nombreux blessés. Il avait donc ordonné d'arrêter l’intervention, se contenant de surveiller la situation. Il a précisé qu’il avait informé le ministre de la Défense de l’époque, Kim Yong-hyun, de leur retrait, sans en informer le dirigeant sud-coréen.
Le militaire a par ailleurs révélé qu'il était au courant depuis le 1er décembre que la loi martiale serait proclamée. D’après lui, c'est à cette date qu'il avait reçu la mission de sécuriser six zones de la part de Kim, ce qui soutient l'hypothèse selon laquelle la direction militaire avait planifié la loi martiale à l'avance.
Le Bureau présidentiel de Yongsan n’a pas officiellement réagi, mais semble embarrassé par les propos de Kwak. Il reste aussi muet concernant l’adoption, en séance plénière, de la proposition d’une enquête spéciale permanente pour enquêter sur la loi martiale. Yoon aurait déjà commencé à constituer un groupe d’avocats, dont des anciens membres de son cabinet.