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Kim Jong-un s’est rendu en Chine pour rencontrer Xi Jinping

Gros plan sur l'actualité2018-04-01
Kim Jong-un s’est rendu en Chine pour rencontrer Xi Jinping

Le dirigeant nord-coréen a effectué un voyage surprise en Chine. A l'approche de ses entretiens avec les présidents sud-coréen et américain, Kim Jong-un a souhaité s'assurer du soutien de l'allié traditionnel du régime. Cette visite est un premier pas dans l'amélioration des relations entre Pyongyang et Pékin, détériorées depuis l'arrivée au pouvoir du jeune leader nord-coréen. Elle pourrait également changer la donne dans la péninsule.

La visite de Kim III dans l’empire du Milieu n'a été confirmée par la presse qu'après son retour. Selon les médias nord-coréens et chinois, cette visite « non officielle » à Pékin du 25 au 28 mars s’est faite sur invitation du président chinois. Le jeune dirigeant s'est entretenu avec Xi Jinping le 26 mars au Palais du peuple, dans la capitale chinoise. Il lui a expliqué les circonstances concernant la tenue de ses prochains pourparlers avec Moon Jae-in et Donald Trump, et affirmé sa volonté pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne qui, selon lui, est également celle de son père, Kim Jong-il, et de son grand-père, Kim Il-sung. Il a ajouté que la question de la dénucléarisation pouvait être résolue si la Corée du Sud et les Etats-Unis répondaient avec bonne volonté aux efforts de Pyongyang pour créer une atmosphère de paix et de stabilité, et prenaient des mesures « progressives et simultanées » pour instaurer la paix.

En outre, il a espéré renforcer l'amitié et la communication stratégique entre la Chine et son pays afin de consolider leur coopération. Le numéro un chinois a, de son côté, salué la « décision stratégique » de Kim Jong-un ainsi que les efforts menés par son régime qui ont amené des signes positifs dans la situation de la péninsule coréenne.

De son côté, Séoul a salué cette rencontre. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Noh Kyu-duk, a espéré qu’elle contribuerait à la dénucléarisation et à l'instauration de la paix dans la péninsule coréenne.

La porte-parole de la Maison blanche a indiqué, pour sa part, que l'administration américaine restait « prudemment optimiste », avant d'ajouter que « la situation semble évoluer dans la bonne direction ». Sarah Sanders a estimé que la stratégie de pression maximale de Washington sur le régime nord-coréen avait produits ses effets.

Dans la classe politique sud-coréenne, les réactions étaient divisées. Le Minjoo, le parti au pouvoir, a affirmé que le voyage de Kim en Chine devrait influencer de manière positive la situation dans la péninsule coréenne, tandis que le Parti Liberté Corée, le premier parti d'opposition, a voulu minimiser la signification de cette visite, estimant qu'il s'agissait simplement d'une tactique typique de la diplomatie nucléaire de la Corée du Nord.

Selon les experts, le déplacement de Kim devrait servir aussi bien les intérêts de Pyongyang que ceux de Pékin. En effet, ces derniers temps, la Chine était exclue du processus de dialogue engagé entre les deux Corées et les Etats-Unis. Mais désormais, elle devrait jouer un rôle plus actif dans le règlement de la question nord-coréenne. La Corée du Nord, de son côté, avait besoin du soutien de son allié pour se placer dans une position plus confortable lors de ses prochains pourparlers avec Séoul et Washington, prévus respectivement en avril et en mai.

L'appel de Pyongyang pour des mesures « progressives et simultanées » de la part de la Corée du Sud et des Etats-Unis constitue cependant un facteur d'incertitude. Car le royaume ermite pourrait utiliser sa stratégie classique qui consiste à faire des concessions modestes pour obtenir des compensations en contrepartie, sans jamais aboutir à un règlement définitif.

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