La principale anomalie des élections nord-coréennes est l'absence de libre choix. Contrairement à la Corée du Sud, où les candidats des différents partis mènent des campagnes acharnées, le Nord n’autorise qu’une candidature par division territoriale. Dès lors, les électeurs ne peuvent se prononcer que pour l’unique candidat choisi par le parti. Néanmoins, un vent de changement a soufflé sur le système électoral du pays ermite lors des dernières élections.

« Le 26 novembre, la Corée du Nord a organisé des élections pour désigner de nouveaux députés aux assemblées locales, et contrairement aux élections précédentes, plusieurs candidats se sont présentés. Ce changement est le fruit d’une révision de la loi électorale qui a eu lieu en août, laquelle prévoyait l'introduction d'élections préliminaires. Autrement dit, des élections primaires se sont tenues dans certaines circonscriptions afin de sélectionner un candidat unique parmi plusieurs candidats. Bien entendu, il s'agissait de candidats du parti au pouvoir, donc d'une primaire interne au parti. Il n’en reste pas moins que l’introduction de primaires montre que le système électoral a quelque peu évolué », explique Jung Dae-jin, professeur à l'université Halla de Wonju.

Un changement dans le système électoral, si notable soit-il, ne signifie pas que les citoyens se voient offrir un plus grand choix en matière politique. Pour être candidat au poste de député d'une assemblée en Corée du Nord, il faut encore passer par un examen préliminaire fondé sur la loyauté envers le parti.