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Le Conseil de sécurité de l’Onu adopte une nouvelle résolution contre Pyongyang

Gros plan sur l'actualité2017-09-17
Le Conseil de sécurité de l’Onu adopte une nouvelle résolution contre Pyongyang

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 11 septembre une résolution imposant de nouvelles sanctions contre Pyongyang, en réponse à son essai nucléaire du 3 septembre. La résolution 2375 prévoit de limiter l'approvisionnement en pétrole de la Corée du Nord et d'interdire les exportations de textile par le pays. Le bureau présidentiel sud-coréen a salué la rapidité avec laquelle l’Onu avait adopté à l'unanimité la nouvelle série de sanctions contre le Nord.

L'adoption intervient en effet seulement neuf jours après le nouvel essai nucléaire nord-coréen. Il revêt une importance particulière car il a été rapidement approuvé à l'unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'Onu, y compris la Chine et la Russie, proches alliés de la Corée du Nord. Dans cette résolution, le Conseil a dénoncé les provocations du régime de Kim Jong-un dans les termes les plus forts et exhorté le régime à abandonner ses programmes balistique et nucléaire et à mettre fin à ses provocations.

C’est la 9e résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'Onu contre le royaume ermite. En 2006, il a adopté sa première batterie de sanctions contre Pyongyang, après son premier essai nucléaire. Il en avait également voté une seconde en 2009, deux autres en 2013, et encore deux en 2016. Depuis le début de l'année, l'Onu a imposé deux nouvelles séries de mesures coercitives contre lui. La dernière en date a été adoptée le 5 août dernier à la suite des tirs de missiles balistiques intercontinentaux nord-coréens survenus en juillet.

La résolution adoptée par le Conseil mardi représente un recul par rapport au projet élaboré à l'initiative des Etats-Unis. En effet, Washington avaient voulu un gel des avoirs du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ainsi qu'un embargo total sur les livraisons de pétrole vers la Corée du Nord. Mais le Conseil a finalement décidé d'imposer des sanctions moins sévères. Elles prévoient de geler le volume des importations nord-coréennes de pétrole brut à son niveau actuel, à savoir 4 millions de barils par an, et de plafonner les importations de pétrole raffiné à 2 millions de barils par an. Actuellement, Pyongyang importerait chaque année 4 millions de barils de pétrole brut et de 4,5 millions de barils de pétrole raffiné de la Chine et de la Russie. Donc, la nouvelle mesure devrait avoir pour effet de réduire d'environ 30 % l'approvisionnement en pétrole de la Corée du Nord.

En outre, le pays communiste se verra interdire d'exporter du textile et des vêtements qui constituent, avec le charbon, ses principaux produits d'exportation. Depuis l’interdiction de ses ventes de charbon en 2016, la part du textile dans les exportations nord-coréennes a beaucoup augmenté. L'envoi de travailleurs nord-coréens à l'étranger, une importante source de devises étrangères pour le régime, sera également restreint. Car, selon la nouvelle résolution, pour employer des travailleurs nord-coréens, il faudra désormais obtenir un accord préalable au cas par cas du comité de sanctions pour la Corée du Nord. Les nord-Coréens déjà embauchés à l'étranger ne pourront plus travailler à l'échéance de leur contrat actuel. Selon l’Onu, l’interdiction d’exportation de textile et de main d'œuvre devrait priver le Nord d’un revenu annuel d'un milliard de dollars.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité a exhorté les Etats membres de l’Onu à inspecter les navires nord-coréens suspectés de transporter des cargaisons interdites par les résolutions, alors que Washington avait proposé de rendre cette inspection obligatoire. Enfin, le ministre de la Défense Pak Yong-sik ainsi que trois agences nord-coréennes ont été ajoutés sur la liste des individus et des entités soumis au gel des avoirs et à l'interdiction de voyager.

Le Conseil n'a finalement pas retenu certaines mesures drastiques demandées par le pays de l’Oncle Sam, mais il a tout de même renforcé son régime de sanctions contre Pyongyang via cette nouvelle résolution. Cependant, certains restent toujours sceptiques sur son efficacité. Le 15 septembre, vers 7 heures du matin, le régime a tiré un nouveau missile, faisant fi des sanctions de la communauté internationale. Le projectile qui a survolé le Japon a atteint l'altitude de 770 km et a parcouru 3 700 km avant de s'abîmer dans le Pacifique. Le JCS a estimé vendredi qu'il s'agissait d'un missile balistique à portée intermédiaire.

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