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Washington renforce ses sanctions contre Pyongyang

Gros plan sur l'actualité2017-10-01
Washington renforce ses sanctions contre Pyongyang

Les Etats-Unis ont renforcé leurs sanctions contre la Corée du Nord pour ses essais balistique et nucléaire. Le 26 septembre, le département américain du Trésor a ajouté dix banques nord-coréennes et 26 ressortissants nord-coréens sur la liste des individus et des entités visés dans le cadre de ses mesures coercitives à l'encontre du régime communiste. Cette démarche constitue une étape préliminaire à la mise en œuvre du « boycott secondaire » prévu dans le décret administratif n° 13810, signé le 21 septembre par le président américain Donald Trump.

Conformément au nouveau décret de mardi, le Trésor américain a placé huit banques nord-coréennes sur sa liste noire. Parmi ces établissements figurent notamment l'Agricultural Development Bank, l'International Industrial Development Bank, la Jinmyong Joint Bank ou encore la Koryo Commercial Bank. Ces banques sont accusées d'avoir participé au financement du programme nucléaire nord-coréen. 26 individus ont également été ajoutés à la liste noire. Il s'agit des ressortissants nord-coréens qui travaillent en tant que représentants des banques nord-coréennes en Chine, en Russie, à Hong Kong, en Libye et aux Emirats arabes unis. En outre, le Trésor américain a désigné deux autres banques nord-coréennes en application du décret n°13722, entré en vigueur en mars 2016. Il s'agit de la Foreign Trade Bank et de la Central Bank.

Depuis sa prise de fonction en janvier dernier, l'administration Trump a adopté jusqu’ici cinq séries de sanctions contre Pyongyang. Aujourd'hui, les entités et les individus visés par ces mesures sont respectivement au nombre de 33 et de 48.

La désignation des banques nord-coréennes par le Trésor américain intervient seulement cinq jours après la signature par le locataire de la Maison blanche du nouveau décret n°13810 prévoyant pour la première fois des mesures de boycott secondaire pour sanctionner et isoler le régime de Kim Jong-un. Concrètement, ce décret consiste à bloquer les échanges avec les individus, les entreprises et les institutions financières faisant des affaires avec la Corée du Nord, en leur interdisant l'accès aux réseaux financiers internationaux des Etats-Unis. Ils devraient donc être obligés de mettre fin à leurs transactions avec Pyongyang, coupant ainsi les rentrées de devises étrangères dans le pays communiste. Selon les observateurs, il s'agit des sanctions les plus fortes jamais imposées à la Corée du Nord par Washington, et elles devraient permettre d'accroître la pression sur la Chine et la Russie, qui sont toujours réticentes à la sanctionner.

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a estimé, le 27 septembre, que la démarche de Washington devrait « contribuer aux efforts communs déployés par la Corée du Sud, les Etats-Unis et la communauté internationale afin de conduire la Corée du Nord vers la voie de la dénucléarisation par le biais de sanctions sévères et de pressions ». Un responsable du ministère a souligné que cela devrait « accroître la sensibilité aux risques liés aux échanges avec le régime de Kim Jong-un » et « permettre de renforcer la détermination de la communauté internationale à mettre en œuvre fidèlement les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu contre la Corée du Nord ».

Les nouvelles mesures restrictives américaines contre le royaume ermite pourraient en effet avoir un impact considérable, selon des experts. A titre d'exemple, les mesures de boycott secondaire en matière de finances prises par Washington en 2010 afin d'empêcher le développement nucléaire iranien ont débouché sur la conclusion d'un accord entre la communauté internationale et l'Iran sur son programme nucléaire en 2015. S'agissant de la Corée du Nord, les sanctions financières imposées contre la Banco Delta Asia, accusée de blanchiment d'argent pour Pyongyang, ont également permis de porter un coup dur au régime communiste.

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