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Séoul dénonce le nouveau tir de missile balistique nord-coréen

Gros plan sur l'actualité2017-12-03
Séoul dénonce le nouveau tir de missile balistique nord-coréen

La Corée du Sud a fortement condamné le tir de missile nord-coréen effectué le 29 novembre dernier. En même temps, elle s’est engagée à répondre fermement à toute provocation de la part de Pyongyang en s'appuyant sur la forte posture de défense commune avec son allié américain. En effet, la Corée du Nord a lancé, mercredi à l’aube, un engin qui semble être un missile balistique intercontinental (ICBM). Dans l'après-midi, elle s’est autoproclamée « puissance nucléaire ».

Selon l'état-major interarmées sud-coréen, le pays communiste a lancé un missile balistique de longue portée depuis Pyongsong, dans la province de Pyongan du Sud, en direction de la mer de l'Est, vers 3h17 du matin. Le projectile a parcouru environ 960 km, avant de s'abîmer en mer. Il a atteint une altitude maximale de 4 500 km, la plus élevée pour un missile tiré par le Nord. Dans un communiqué rendu public vers 12h 30 via la télévision centrale d’Etat (KCTV), le régime de Kim Jong-un a annoncé que le nouvel ICBM baptisé « Hwasong-15 » avait été testé avec succès. Et son leader a décrété la naissance d'une « puissance nucléaire ».

L'armée du Sud a elle aussi conclu qu'il s'agissait d'un missile de type ICBM, ce qui concorde avec les résultats des évaluations faites par les Etats-Unis et le Japon. Selon les experts, on obtient généralement la portée potentielle d'un missile en multipliant par deux ou trois l'altitude atteinte par l'engin. Ainsi, la portée du projectile en question est estimée entre 9 000 et 13 000 km. Or, la distance entre la côte est de la Corée du Nord et la côte ouest des Etats-Unis est d’environ 8 200 km. Théoriquement, le missile serait donc en mesure d'atteindre le continent américain.

Cependant, pour qu’un ICBM soit pleinement opérationnel, il faut également maîtriser la technologie de rentrée dans l’atmosphère. En effet, un missile intercontinental doit sortir de l'atmosphère et y revenir. Pour cela, l'ogive installée sur l’engin doit être capable de résister à des températures allant jusqu'à 6 000 ou 7 000°C. Pour pouvoir vérifier la maîtrise de cette technologie, il faut tirer le missile à un angle normal. Etant donné que la Corée du Nord a lancé son missile presque à la verticale, on peut supposer que le régime n'a pas encore acquis cette technologie.

Ce nouveau tir de missile intervient 75 jours après le précédent. Le 15 septembre dernier, Pyongyang avait testé un missile balistique de moyenne portée de type « Hwasong-12 » qui avait survolé le nord du Japon. Durant cette pause de plus de deux mois, les observateurs se livraient à des conjectures sur la véritable intention du régime nord-coréen. Pour certains, la Corée du Nord cherchait à s'engager dans un dialogue avec la communauté internationale, tandis que pour d'autres, elle poursuivait son programme d'armement balistique et nucléaire pour mettre au point ses technologies.

D’après une source, Séoul et Washington ont préalablement détecté des signes montrant qu'une nouvelle provocation balistique nord-coréenne était imminente. Six minutes après le lancement du missile, l'armée sud-coréenne a effectué des frappes de précision dans la mer de l'Est en réponse à cette provocation.

Le président sud-coréen Moon Jae-in et son homologue américain Donald Trump se sont entretenus au téléphone pour discuter des mesures à prendre. Pour faire face à cette menace qui pourrait toucher son propre continent, Washington devrait durcir les pressions et les sanctions sur Pyongyang aussi bien par le biais du Conseil de sécurité de l'Onu qu'en mettant en place ses propres mesures punitives.

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