Après l'annonce par les Etats-Unis de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, le ministère sud-coréen des Affaire étrangères a estimé le 23 août que la démarche de Washington « confirme sa volonté de résoudre la question nucléaire nord-coréenne ». En effet, le 22 août, le Trésor américain a annoncé une série de mesures coercitives visant les groupes et individus soupçonnés d'avoir soutenu les programmes nucléaires et balistiques de Pyongyang. Et, il a précisé avoir ajouté dix nouvelles entreprises, notamment chinoises et russes, ainsi que six individus à la liste des entités économiques sanctionnées.

La liste noire américaine compte désormais cinq nouvelles sociétés chinoises, à savoir dont Mingzheng International Trading, Dandong Rich Earth Trading, Dandong Zhicheng Metallic Materials, JinHou International Holding et Dandong Tianfu Trade. S’y ajoutent Gefest-M LLC, une société basée à Moscou, et Velmur Management et Transatlantic Partners, des compagnies enregistrées à Singapour, et encore deux autres entreprises situées en Namibie. En outre, six individus dont quatre Russes, un Chinois et un nord-Coréen, y ont également figuré.

Dans le détail, ces entités ou individus sont supposés avoir soutenu ceux qui sont impliqués dans les programmes de développement balistique et nucléaire de Pyongyang, effectué des transactions de pétrole ou de charbon avec le pays communiste, participé à l'exportation de la main d'œuvre nord-coréenne ou encore aidé le régime à accéder aux systèmes financiers américain et mondial.

Par ailleurs, le département américain de la Justice a engagé une action pour confisquer 11 millions de dollars à trois entreprises, accusées d'avoir facilité le blanchiment d'argent des institutions financières nord-coréennes. Il s'agit de Velmur Management, de Transatlantic Partners et de Dandong Chengtai Trading appelée aussi Dandong Zhicheng Metallic Materials, qui figurent désormais sur la liste.

C'est la quatrième fois depuis le début de l'année que les Etats-Unis ont adopté des sanctions unilatérales contre la Corée du Nord. La dernière date du 29 juin. Ce qu’il faut noter, c'est que ces sanctions sont de plus en plus dirigées contre les entreprises ou les individus de pays tiers. La première et la deuxième séries de sanctions de cette année prenaient essentiellement pour cible des entités et individus nord-coréens. Mais à partir de la troisième, Washington a commencé à élargir sa liste à des entités basées dans des pays tiers, resserrant davantage l'étau sur le régime de Kim Jong-un.

Dans un communiqué, le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin a prévenu que « ceux qui ne se plient pas aux sanctions adoptées contre la Corée du Nord et fournissent de l'aide au régime communiste devraient en payer le prix ». Il a souligné que Washington allait « accroître la pression sur la Corée du Nord en visant ceux qui contribuent au développement des programmes balistiques et nucléaires et en les isolant du système financier américain ». Ces mesures punitives de Washington devraient désormais cibler encore davantage les firmes ou individus notamment russes et chinois, utilisés par Pyongyang pour échapper aux sanctions. Les Etats-Unis entendent ainsi combler les lacunes constatées dans le régime de sanctions actuel.

A Séoul, le ministère des Affaires étrangères a salué la nouvelle initiative américaine qui montre une « volonté de résoudre la question nord-coréenne ». Il a espéré que cette démarche pourrait « contribuer aux efforts conjoints de Séoul et de Washington visant à conduire à terme la Corée du Nord vers la voie de sa dénucléarisation ». La Chine, de son côté, n'a pas tardé à fustiger cette décision Dans un communiqué publié par l'Ambassade de Chine aux Etats-Unis, Pékin a affiché son mécontentement en exhortant Washington à « rectifier immédiatement son erreur.»