Pyongyang a tiré un projectile au-dessus du Japon le 29 août. Le pays communiste a annoncé qu'il s'agissait d'un missile balistique de portée moyenne à longue « Hwasong-12 ». Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une déclaration présidentielle condamnant cette nouvelle provocation.

L'état-major interarmées de la Corée du Sud (JCS) a annoncé que l’engin a été tiré depuis un site près de Pyongyang vers 5h57. Il a parcouru environ 2 700 km survolant le Japon avant de s'abîmer dans le Pacifique. Selon le JCS, le missile a atteint une altitude maximale de 550 km. Les médias officiels nord-coréens ont montré les images du lancement du missile nommé « Hwasong-12 ». C'est la première fois qu'un missile balistique nord-coréen a traversé l'espace aérien japonais.

Vers 7 heures du matin, la Maison bleue a convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale (NSC), présidée par le conseiller présidentiel, Chung Eui-yong. De son côté, le président sud-coréen Moon Jae-in a réuni ses conseillers pour discuter des mesures à prendre face à la nouvelle provocation nord-coréenne. Le chef de l'Etat sud-coréen a ordonné aux armées de faire la démonstration de leurs capacités de représailles. L'armée aérienne a déployé quatre chasseurs F-15K, qui ont largué huit bombes d'exercice de type MK84 dans un champ d'entraînement militaire dans la province de Gangwon près de la frontière intercoréenne.

Séoul a également publié un communiqué avertissant que la Corée du Sud réagira sévèrement en s'appuyant sur son alliance avec les Etats-Unis si le Nord continue ses provocations. Il a également rappelé que, pour survivre, Pyongyang n'a pas de choix que de s'engager dans la voie de la dénucléarisation et du dialogue. Chung Eui-yong, a discuté au téléphone avec son homologue américain Herbert McMaster, tandis que la ministre des Affaires étrangères, Kang Kyung-wha, s'est entretenu avec le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson en réaffirment la nécessité d'une coopération étroite entre Séoul et Washington. Le Conseil de sécurité des Nations unies n'a pas tardé à réagir au lancement du missile nord-coréen. Il s'est réuni en urgence et a adopté un communiqué du président « condamnant fermement » le nouveau tir de missile balistique effectué par la Corée du Nord.

Le missile lancé par Pyongyang mardi dernier a parcouru la distance la plus longue depuis la prise du pouvoir par Kim Jong-un. Selon les observateurs, la Corée du Nord aurait effectué ce tir afin de montrer qu'elle est capable d'exécuter son projet d'attaque de l'île de Guam. Ce lancement est également considéré comme une protestation du régime contre les exercices militaires « Ulchi Freedom Guardian » menés conjointement par la Corée du Sud et les Etats-Unis.

Le président américain Donald Trump a indiqué, sur son compte twitter, que « les Etats-Unis ont versé indûment de l'argent à la Corée du Nord depuis 25 ans » et que « toutes les options sont sur la table », laissant entendre que le dialogue n'est pas forcément la solution privilégiée par Washington. Toutefois, le secrétaire de la Défense américain, James Mattis, a tenu à atténuer la portée de ces propos en affirmant que « les Etats-Unis n'échapperaient jamais à une approche diplomatique pour contrer les provocations nucléaires et balistiques du Nord ».