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L'administration de Trump présente sa politique à l'égard de la Corée du Nord

Gros plan sur l'actualité2017-04-30
L'administration de Trump présente sa politique à l'égard de la Corée du Nord

Washington a présenté sa nouvelle politique nord-coréenne, qui consiste à renforcer la pression sur Pyongyang pour le dissuader de poursuivre ses programmes nucléaire et balistique tout en cherchant à ramener le régime sur la voie du dialogue.

Le 26 avril, devant les sénateurs invités à la Maison blanche, l’administration Trump a annoncé les nouvelles lignes de sa politique à l'égard de la Corée du Nord. Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, le chef du Pentagone James Mattis et le chef du renseignement national Dan Coats ont tenu un briefing à huis-clos en présence du président américain, à l'issue duquel ils ont publié un communiqué commun.

Le communiqué a indiqué d'abord que les efforts déployés par le passé pour arrêter les programmes nucléaire et balistique ainsi que les tirs d'essai illégaux de la Corée du Nord ont échoué. Il affirme également que la poursuite de l'armement nucléaire de Pyongyang constitue une « menace urgente » pour la sécurité nationale et une priorité pour la politique diplomatique du gouvernement américain.

Selon ce texte, l'approche du nouveau président américain consiste à faire pression sur la Corée du Nord afin d'obtenir un démantèlement de ses programmes nucléaire, balistique et de prolifération. Pour ce faire, l'administration américaine entend renforcer les sanctions économiques contre Pyongyang tout en prenant des mesures diplomatiques auprès de ses alliés et partenaires régionaux. Le communiqué n'a pourtant pas utilisé des expressions fortes souvent employées par les proches de Donald Trump, comme le « recours à la violence », une « attaque préemptive » ou encore « toutes les options possibles ». Au contraire, Washington s'est dit ouvert aux négociations orientées vers son objectif.

Après la publication du communiqué de Washington, certains observateurs ont estimé que sa politique nord-coréenne ne se distingue en rien de la « patience stratégique » prônée par le gouvernement d'Obama. En effet, par rapport à ses propos tenus jusqu'à maintenant, Donald Trump semble avoir adouci le ton à l'égard du régime de Kim Jong-un. De l'avis des experts, ce léger changement d'attitude serait dû au fait que Pyongyang n’a pas mené des provocations stratégiques ces dernières semaines comme s'y attendaient les observateurs. De plus, la Chine y aurait également joué un certain rôle.

Nombre d'observateurs avaient prédit que le régime nord-coréen pourrait procéder à son sixième essai nucléaire ou à des tirs de missiles balistiques aux alentours du 15 avril, anniversaire de la naissance de son fondateur Kim Il-sung, ou du 25 avril, jour de la création de l'armée nord-coréenne. Mais Pyongyang s'est finalement contenté d'organiser des célébrations en grande pompe en invitant des journalistes du monde entier. Sans doute les avertissements lancés par Washington, accompagnés de démonstrations de force comme l'envoi du porte-avions USS Carl Vinson, ont-ils été entendus. Pékin a, pour sa part, resserré la pression sur Pyongyang en évoquant la possibilité de suspendre ses importations de charbon nord-coréen ou d'interrompre l'approvisionnement du Nord en pétrole. Dans ce contexte, l'administration américaine aurait jugé inutile de faire la surenchère.

Cela dit, il est un peu tôt pour interpréter la dernière démarche des Etats-Unis comme un assouplissement de leur politique nord-coréenne. La prudence est toujours de mise, car Washington peut changer d'attitude à tout moment en fonction des actions futures de Pyongyang ainsi que du degré de coopération de Pékin.

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