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La Corée du Nord procède à un nouveau tir de missile balistique

Gros plan sur l'actualité2017-05-21
La Corée du Nord procède à un nouveau tir de missile balistique

Le Conseil de sécurité des Nations unies a fermement condamné le nouveau tir de missile balistique effectué le 14 mai par la Corée du Nord et a promis de lui infliger de nouvelles sanctions. Pyongyang a lancé dimanche dernier un missile balistique qui a parcouru environ 780 km avant de tomber dans la mer de l'Est qui sépare la péninsule coréenne de l’archipel japonais.

Lors de sa réunion d’urgence du 15 mai, le Conseil onusien a dénoncé avec force la nouvelle provocation balistique nord-coréenne et a adopté, à l’unanimité, un communiqué de presse dans lequel il réaffirme son engagement à mettre fidèlement en œuvre les sanctions prises contre le régime de Kim Jong-un.

Le 16 mai, lors d'une communication devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale, le ministère sud-coréen de la Défense a indiqué qu'il s'agissait d'un nouveau modèle d’engin balistique de portée intermédiaire, une version améliorée du Musudan dont le lancement a échoué à plusieurs reprises. Ce dernier missile a été lancé vers 5h27 dimanche dernier. Deux minutes plus tard, il a été détecté par le destroyer Yulgok Yi Yi de la classe Aegis déployé par la marine sud-coréenne. Il a parcouru une distance de 787 km en atteignant l'altitude maximale de 2 110 km. L'engin est entré dans la zone d'identification de défense aérienne japonaise (JADIZ) et s'est abîmé à 420 km à l'ouest du détroit de Tsugaru. Par ailleurs, le missile a été tiré à un angle élevé de manière à réduire la distance parcourue. S'il avait été lancé à un angle normal, il aurait pu voler de 4 500 à 5 000 km selon les experts. Un missile balistique est dit « intercontinental » s'il a une portée d'au moins 5 500 km.

Les médias officiels de la Corée du Nord, dont l’Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA), ont annoncé unanimement la réussite du nouveau lancement de missile balistique stratégique « Hwaseong-12 ». Selon eux, ce test a permis de vérifier « les caractéristiques de guidage du missile durant la difficile phase de rentrée atmosphérique ainsi que la précision du système d'explosion de têtes nucléaires ». Le ministère sud-coréen de la Défense a toutefois indiqué que des analyses supplémentaires étaient nécessaires pour savoir si le Nord maîtrisait ou non cette technologie, qui est essentielle pour la fabrication des missiles balistiques intercontinentaux.

Ce lancement intervient quatre jours après l'entrée en fonction du nouveau président sud-coréen Moon Jae-in. En outre, la veille, Choe Son-hui, la responsable diplomatique nord-coréenne chargée des relations avec les Etats-Unis, avait fait savoir que Pyongyang pourrait dialoguer avec l'administration Trump si les conditions s'y prêtaient. La dernière provocation balistique nord-coréenne montre clairement que le régime de Kim Jong-un n'est pas près de renoncer à ses ambitions nucléaire et balistique. Au contraire, même s'il se dit prêt à discuter avec Washington, il reste déterminé à se doter d'un missile intercontinental capable d'effectuer une frappe nucléaire sur le continent américain, ce qui lui permettrait d'avoir une marge de manœuvre accrue lors des négociations.

Enfin, le programme balistique et nucléaire de Pyongyang met à l'épreuve la politique nord-coréenne du nouveau président sud-coréen Moon Jae-in qui prône une possible réconciliation avec le Nord. Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale (NSC) tenue le 14 mai, il a affirmé que le dernier tir de missile nord-coréen constitue une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu et que la Corée du Sud, bien qu'ouverte au dialogue avec son voisin nord-coréen, réagira fermement à toute provocation de sa part.

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