Le régime de Kim Jong-un a effectué un nouvel essai nucléaire vendredi dernier sur le site de Punggye-ri, situé dans la province Hamgyong du Sud. Il s’agit déjà de son 2e essai de l’année. Des ondes sismiques artificielles d’une magnitude de 5,3 ont été détectées vers 9h30 ce matin. Leur épicentre se trouve autour du lieu d’essai nucléaire historique où le 4e test a été mené en janvier dernier. Selon les autorités militaires sud-coréennes, cet essai aurait dégagé une puissance explosive de 10 kilotonnes, soit une force inédite. Vers 13h30, l’Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) a officialisé le 5e nucléaire de son pays en publiant le communiqué de l’Institut de recherche des armes nucléaires. Ce dernier s’est félicité d’avoir pu vérifier la structure, la spécificité, la performance et la puissance de la tête nucléaire qu’il a réussi à miniaturiser et à standardiser en vue de l’embarquer sur des missiles balistiques stratégiques.

Le nouvel essai nucléaire nord-coréen n’était pas vraiment une surprise. Il s’agissait juste d’une question de temps. Kim Jong-un a ordonné en public d’achever le plus rapidement possible le développement d’armes nucléaires. Par ailleurs, la Corée du Nord a réussi ses derniers essais de tirs de missiles de type Musudan et Rodong ainsi que de missiles mer-sol balistique stratégique (MSBS). Elle est désormais en mesure de frapper non seulement la Corée du sud mais aussi l’archipel nippon et même la base militaire américaine de l’île de Guam dans le Pacifique. La dernière étape, c’était de miniaturiser les têtes nucléaires. Pour cela, un test s’imposait. Avec ce 5e et dernier essai, la menace balistique et nucléaire devient plus que jamais tangible.

Le gouvernement sud-coréen a publié le jour même un communiqué pour condamner fermement cette nouvelle provocation « très grave qu’il ne saurait tolérer ». Séoul y a émis quelques avertissements. Pyongyang doit comprendre que ses provocations ne lui feront rien gagner, et qu’elles ne feront au contraire que renforcer son isolement sur le plan diplomatique et les sanctions à son égard par la communauté internationale. Ainsi, il provoquera sa propre faillite économique pour s’engager finalement sur le chemin de l’autodestruction. Ainsi, le Sud a appelé le Nord à « abandonner immédiatement et entièrement » son programme balistique et nucléaire, cela « d’une façon vérifiable et irréversible ». Et il a manifesté sa volonté de mobiliser tous les moyens de le sanctionner plus sévèrement au sein du Conseil de sécurité des Nations unies aussi bien qu’au niveau bilatéral.

La communauté internationale a également condamné unanimement la dernière bravade nord-coréenne. Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait préparer bientôt des sanctions durcies contre la Corée du Nord. La question est de savoir si la Chine n’exercera pas son droit de veto alors qu’elle s’opposait farouchement au déploiement du bouclier antimissile américain à haute altitude (THAAD) en Corée du Sud, tout en maintenant le principe de dénucléarisation de la péninsule.