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La réouverture du complexe de Gaeseong ne semble pas pour demain

Gros plan sur l'actualité2017-02-12
La réouverture du complexe de Gaeseong ne semble pas pour demain

Le 10 février dernier, cela faisait un an jour pour jour que le complexe industriel intercoréen de Gaeseong a cessé ses activités. Un an après, les relations entre les deux Corées restent toujours au point mort. Le régime nord-coréen continue de se livrer à des provocations nucléaires et balistiques. La réouverture du parc ne semble pas se profiler.

C'est le gouvernement sud-coréen qui a décidé de suspendre les activités à Gaeseong dans le cadre de représailles suite à l'essai nucléaire et au tir de fusée à longue portée effectués par la Corée du Nord au début de l'année dernière. Le 10 février 2016, Séoul a officiellement annoncé cette décision. Pyongyang y a réagi dès le lendemain en fermant le site et en expulsant les travailleurs sud-coréens. La fermeture de ce complexe a mené à une rupture de facto des relations intercoréennes. Ce dernier constituait en effet l'unique projet de coopération qui subsistait entre les deux voisins.

Le complexe industriel intercoréen a été inauguré en 2004 sur le territoire nord-coréen. Il représentait une source de revenus considérable pour le régime nord-coréen. Ce projet était pourtant toléré par l'Onu dans la mesure où il permettait de fournir du travail aux habitants du pays communiste et répondait ainsi à leurs besoins humanitaires.

Pourtant, Pyongyang se servait des fonds provenant de ce parc pour développer des missiles et des armes nucléaires. Ainsi, Séoul participait indirectement au financement des programmes balistiques et nucléaires nord-coréens. Dans ce contexte, le 4e essai nucléaire et le lancement d'une fusée à longue portée effectués par le Nord respectivement le 6 janvier et le 7 février 2016 ont conduit le gouvernement sud-coréen à décider la suspension des activités du site.

En 2016, le montant des transactions commerciales entre les deux Corées s'est élevé à 330 millions de dollars seulement, soit le niveau le plus bas depuis 1998 où il a atteint 220 millions de dollars. Autrement dit, les échanges intercoréens sont revenus au niveau d'avant la mise en place de la « Sunshine Policy » (politique d'ensoleillement) mise en œuvre par le président sud-coréen Kim Dae-jung. En outre, le nombre de personnes qui ont traversé la frontière intercoréenne l'année dernière est tombé à environ 15 000 personnes, alors qu'il a connu un pic en 2008 avec 187 000 personnes. Même ces échanges commerciaux et humains réalisés en 2016 sont dus aux activités menées durant la période antérieure à la fermeture du complexe.

Les entreprises sud-coréennes installées à Gaeseong ont été frappées de plein fouet par la fermeture du site. Elles ont estimé leurs pertes à environ 1 500 milliards de wons, soit environ 1,2 milliard d'euros. Or, le gouvernement sud-coréen a annoncé que les pertes déclarées par ces firmes, excepté celles d'opération, se sont élevées à 944,6 milliards de wons, que le montant établi par le cabinet comptable mandaté en excluant les dommages indirects était de 777,9 milliards et qu'enfin 501,3 milliards de wons leur ont été versés au titre des indemnités d'assurance selon les normes législatives en vigueur. Ainsi, l'écart entre les estimations gouvernementales et celles des entreprises a donné lieu à des contestations.

La réouverture de la zone industrielle reste pourtant incertaine. Le ministère sud-coréen de la Réunification a indiqué que la dissipation des inquiétudes liées aux programmes nucléaire et balistique de Pyongyang est la condition préalable au redémarrage du site et que si cette condition n'est pas respectée, cela équivaudra à une violation des résolutions de l'Onu contre la Corée du Nord.

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