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L'Encyclopédie de la Corée, publiée par le pays communiste en 2000, définit la classe moyenne comme la classe sociale dont les membres peuvent profiter d’un mode de vie relativement aisé. Dans le Nord socialiste, elle a pu se former grâce à l'économie informelle. En effet, la période de difficultés économiques que le pays a traversée vers le milieu des années 1990, connue sous le nom de « Marche ardue », a menacé la survie des habitants, qui ont su trouver une issue en créant un marché privé, illégal mais toléré par le gouvernement. Ce faisant, ils ont pu accumuler des richesses.

« Après la période de la « Marche ardue », des marchés privés se sont créés dans tout le pays, donnant naissance à un nouveau groupe qui a acquis des richesses considérables. Ce groupe s'est distingué par sa production et sa consommation pour devenir la classe moyenne », explique Jeong Eun-mee, chargée de recherche à l'Institut coréen pour la réunification nationale et auteure du rapport de recherche intitulé La classe moyenne nord-coréenne.

La classe moyenne nord-coréenne fait l'objet d'une attention particulière depuis les premières années du régime socialiste. Son fondateur, Kim Il-sung, soutenait que le pays devait accroître sa productivité afin que tous les habitants puissent bénéficier du niveau de vie dont jouissait autrefois la classe moyenne. L'objectif socialiste fixé par l'ancien dirigeant était de permettre au peuple de manger du riz blanc avec de la soupe au bœuf, de porter des vêtements en soie et de vivre dans de luxueuses maisons aux toits de tuiles.