Quelles sont les intentions cachées derrière la « politique de l’explosion » de la Corée du Nord ?

En faisant sauter, mercredi, le siège du Bureau de liaison intercoréen à Gaeseong, la Corée du Nord a livré un message indélébile, non seulement à l’adresse de la communauté internationale, mais aussi en direction de l'intérieur du pays. En effet, le régime communiste recourait, par le passé, à ce puissant moyen sur le plan audiovisuel, chaque fois qu’il rencontrait des obstacles.
En 2008, en faisant exploser la tour de refroidissement de sa centrale nucléaire de Yongbyon, il a souhaité gagner la confiance des Etats-Unis et de la communauté internationale en montrant sa volonté de dénucléarisation.
Même son de cloche pour l’explosion du site d’essai nucléaire de Pyunggyeri, en mai 2018, une manière pour le royaume ermite de manifester sa détermination quant à la mise en œuvre de la Déclaration de Panmunjeom, signée le 27 avril 2018, entre les dirigeants des deux Corées.
Cette fois-ci, en détruisant le symbole de la réconciliation intercoréenne, Pyongyang aurait voulu attirer d’une part l’attention de Séoul, mais également celle de Washington, alors que les négociations sur le nucléaire avec ce dernier restent au point mort.
Cette « politique de l’explosion » est également un geste à l’égard des habitants nord-coréens visant à détourner leur attention vers l’extérieur, d'autant plus que la situation économique du régime ne cesse de s’aggraver à cause des sanctions internationales et de la crise du COVID-19.
Enfin, il est à remarquer que la destruction du Bureau de liaison intercoréen a eu lieu seulement trois jours après l’ordre donné par la sœur cadette du leader nord-coréen, Kim Yo-jong. Ainsi, cet acte aurait pour but de consolider son statut, elle qui est désormais considérée comme la numéro un en ce qui concerne la politique intercoréenne de Pyongyang.
[Photo : YONHAP News]