Exercices militaires : l’administration Biden dans la tourmente après les réactions de Pyongyang

La Corée du Nord a violemment réagi mardi et mercredi aux exercices militaires entre sa voisine du Sud et les Etats-Unis. Elle est allée jusqu’à menacer les deux alliés de nouvelles provocations militaires.
C’est désormais un nouveau casse-tête pour l’administration de Joe Biden qui continue de tenter, depuis son investiture en janvier, d’entrer en contact avec le pays communiste. D’autant que Kim Yo-jong a fustigé mardi l’attitude à la fois de Séoul et de Washington.
La jeune sœur du dirigeant nord-coréen, considérée comme la voix du pouvoir, a effectivement martelé que « l’engagement diplomatique et le dialogue sans conditions préalables que l’administration américaine continue à préconiser n’étaient qu’une hypocrisie visant à dissimuler sa nature agressive ». Elle a ainsi reconfirmé que son pays appliquerait la loi du talion et est allée jusqu’à ressortir sa vieille revendication d’un retrait des soldats américains de Corée du Sud.
La situation n’évolue donc pas dans le sens souhaité par le gouvernement Biden, qui veut se démarquer de ses prédécesseurs pour renouer directement le dialogue avec le royaume ermite sans voir celui-ci reprendre les provocations. Les USA semblent pourtant vouloir maintenir le cap.
On peut le constater dans les réactions prudentes du département d’Etat américain aux critiques de Pyongyang. Son porte-parole s’est contenté de redire que les manœuvres étaient de nature purement défensive et que son administration n’avait pas l’intention de mener une politique hostile à l’égard du régime de Kim Jong-un.
Le représentant spécial américain pour la Corée du Nord, Sung Kim, et la sous-secrétaire d’Etat américaine Wendy Sherman avaient déjà affiché la même position lors de leur déplacement à Séoul, respectivement en juin et en juillet.
De plus, avant le début des exercices militaires, de hauts responsables de la diplomatie sud-coréenne et américaine ont échangé sur la possibilité d’accorder au Nord leur assistance humanitaire.
Dans ce contexte, l’agence de presse AP a évoqué le fait que dans le passé, la Corée du Nord avait accru sa pression sur Séoul lorsqu’elle n’avait pas obtenu ce qu’elle voulait de la part de Washington.
[Photo : YONHAP News]