Dernier message de Quintana avant de quitter Séoul

Le rapporteur spécial de l’Onu sur la situation des droits de l’Homme en Corée du Nord a partagé ses évaluations sur cinq enjeux lors d’un point de presse hier, à l'issue de sa 7e visite à Séoul de neuf jours.
Tomás Ojea Quintana a d’abord appelé la communauté internationale à fournir 60 millions de doses de vaccin anti-COVID à Pyongyang, un volume permettant deux injections pour toute la population nord-coréenne. Selon lui, l’ouverture des frontières et la reprise des échanges commerciaux sont nécessaires afin d’améliorer la situation des droits humains dans ce pays reclus.
Au sujet de la raison pour laquelle la Corée du Nord refuse l’approvisionnement en vaccin, Quintana a avancé la méfiance du régime à une éventuelle pression extérieure pour une négociation en contrepartie de la livraison des sérums supplémentaires.
Le rapporteur de l’Onu a également incité le gouvernement sud-coréen à faire la lumière sur le décès d’un fonctionnaire du ministère des Affaires maritimes et de la Pêche, assassiné par l’armée nord-coréenne dans la mer de l’Ouest en 2020. La famille du défunt a intenté une action en justice l’année dernière pour réclamer la fourniture des informations liées au drame. Le tribunal lui a donné gain de cause en novembre dernier alors que la Maison bleue a fait appel de ce verdict.
Par ailleurs, Quintana a fustigé la loi sur l’interdiction de l’envoi des tracts anti-Pyongyang en évoquant sa clause sur les sanctions – à savoir trois ans de prison ferme ou une amende de 30 millions de wons – jugée excessive. Il a appelé l’Assemblée nationale à revenir sur cette mesure.
Quatrièmement, l’absence du gouvernement de Moon Jae-in dans la liste des pays qui tablent sur les résolutions de la situation des droits fondamentaux en Corée du Nord a été mentionnée. L'officiel a qualifié de régressive la non-participation de la Corée du Sud pour la troisième année consécutive.
Enfin, le rapporteur spécial sur le sujet a pourtant confirmé que des sanctions contre Pyongyang pouvaient dégrader la situation humanitaire au nord du 38e parallèle, sachant que la restriction d’importation des matériaux et des équipements entrave la production alimentaire.
Quintana, qui achève son mandat cet été, rendra son rapport sur tous ces enjeux au Conseil des droits de l’Homme de l’Onu le mois prochain.
[Photo : KBS News]