Séoul et Washington estiment que le dernier missile lancé par Pyongyang est un « Hwasong-15 »

Pyongyang prétend que son dernier projectile lancé est un nouveau type de missile balistique intercontinental (ICBM) « Hwasong-17 », mais Séoul et Washington estiment qu’il s’agit de l’ancien modèle « Hwasong-15 ». Voici les raisons.
Tout d’abord, les conditions météorologiques de la photo publiée ne correspondent pas à celles du jour du lancement. A 14h34, jeudi dernier, lors du dernier tir de la Corée du Nord, le temps était nuageux alors qu’on voit un ciel clair sur le cliché. De plus, au vu de l’ombre de la rampe de lancement, l’image aurait été prise le matin.
Ensuite, il n’est pas habituel de procéder à un nouveau test si peu de temps après un échec. Le 16 mars dernier, l’engin présumé être un « Hwasong-17 » aurait explosé à cause de la fuite de combustible d’un moteur. Mais le nouvel essai a été réalisé seulement huit jours plus tard. Normalement, il faut compter au moins deux ou trois mois pour déceler la raison du dysfonctionnement, et encore plusieurs mois pour corriger les erreurs.
En revanche, pour d’autres, il est difficile d’imaginer que le leadeur nord-coréen ait truqué un tel événement public rassemblant une foule importante. Selon le professeur Park Won-gon du département d’études nord-coréennes de l’université Ewha, la falsification du projet nécessite la complicité de nombreuses personnes, et bien que la Corée du Nord soit une société autoritaire, le fait que le dirigeant ait ordonné cette manigance pourrait représenter une menace pour son régime.
Par ailleurs, le royaume ermite semble accélérer le rétablissement du site d'essais nucléaires de Punggye-ri. Lors de son démantèlement en 2018, les galeries 3 et 4 ont vu seulement leurs entrées détruites. Selon une source du gouvernement, Pyongyang a arrêté la réparation, mais tente de construire un nouveau tunnel qui les relie à l’intérieur. Les travaux de restauration devraient se terminer d’ici quelques mois.
[Photo : YONHAP News]