Onu : Hwang Joon-kook veut un débat officiel des droits humains en Corée du Nord au Conseil de sécurité

Aux Nations unies, l’ambassadeur de Corée du Sud a affiché son intention de faire en sorte que le Conseil de sécurité tienne un débat officiel sur les droits de l’Homme en Corée du Nord. Car c’est l’unique moyen de faire pression sur le régime communiste pour qu’il réoriente ses politiques et comportements, d’autant qu’il continue de faire la sourde oreille aux offres de dialogue. Hwang Joon-kook a fait cette annonce hier lors d’un échange avec des journalistes.
Le représentant sud-coréen a alors précisé que cette question était liée à la sécurité nationale. Afin d’étayer son affirmation, il a évoqué le fait que Pyongyang a procédé à 12 tirs de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ces 18 derniers mois et qu’il confisque toujours pas moins de 90 % des salaires de ses travailleurs envoyés à l’étranger contre leur gré. La dictature encaisse ainsi des devises et les utilise pour développer des armes atomiques et des missiles. En un mot, son dossier nucléaire est inséparable de celui des droits humains.
Une ombre au tableau : même si l’instance exécutive de l’Onu en fait un sujet de débat officiel, il sera difficile pour elle de prendre des mesures contraignantes ou de publier une déclaration au nom de son président. En cause, le conflit qui s’enlise entre l’Occident et le bloc sino-russe. Moscou et Pékin, proches soutiens de Pyongyang, exerceront probablement leur droit de veto.
Vous vous en souvenez peut-être. La semaine dernière, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont réclamé une réunion du Conseil sur les droits humains dans le nord de la péninsule. Si elle a lieu ce jeudi, comme demandé, il s’agira de la première discussion sur le sujet depuis 2016.
Cela dit, la Chine a d’ores et déjà manifesté son opposition. D’après l’agence Reuters, elle en a fait part hier par le biais du porte-parole de sa représentation à l’Onu. Celui-ci a alors indiqué que le Conseil avait pour responsabilité principale le maintien de la paix et de la sécurité internationales, et non pas les droits de l’Homme.
Toujours selon l’agence britannique, il n’est pourtant pas encore certain que l’empire du Milieu ait l’intention de demander un vote procédural des 15 membres du Conseil, et ce afin d’empêcher la tenue de l’assise en question.
[Photo : YONHAP News]