Aller au menu Aller à la page
Go Top

Culture

La poésie (1) – Ku Sang (2)

2017-01-12

La poésie (1) – Ku Sang (2)
« Aujourd’hui l’éternité », recueil de poèmes de Ku Sang choisi, traduit du coréen et présenté par Roger Leverrier, paru aux éditions de La différence en 1997.

* Présentation du poète :
En plus des bouleversements extrêmes que la Corée a vécus, Ku Sang a fait une autre expérience douloureuse, celle de la souffrance physique, que Roger Leverrier explique comme suit : « [...] sa vie a été et continue d’être une longue lutte contre la maladie et la mort : miné par la tuberculose dès sa jeunesse et condamné par les médecins à une mort précoce, depuis plusieurs dizaines d’années il ne cesse de s’étonner et de s’émerveiller de vivre encore. Il a subi deux très graves interventions chirurgicales et, depuis plus de trente ans, il « survit » avec un seul poumon encore amputé d’un tiers. Très souvent torturé par de violentes crises d’asthme, selon sa propre expression, il vit continuellement en compagnie de la mort, qui lui est devenue aussi familière que le visage de sa mère, en se livrant à ce qu’il désigne comme des répétitions d’agonie, ce qui n’est pas sans relation avec sa vision de la vie, son regard qui voit des choses invisibles au commun des hommes et, peut-être, aperçoit cette éternité dont il parle si souvent. »
La vie de Ku Sang a également été une lutte contre l’injustice même s’il n’est pas vraiment considéré comme « écrivain engagé ». En 1946, son poème « L’aube » et quelques autres ont été publiés en Corée du Nord et critiqués âprement par le parti communiste et par la Ligue des Ecrivains de Corée du Nord. Réactionnaires, décadents, diaboliques, bourgeois, traîtres à la nation et au peuple... c’est avec ces mots qu’ont été dénoncés ses poèmes qui ont valu une peine de prison au poète. Il a réussi à s’évader et passer en Corée du Sud. En 1953, il a été à nouveau jeté en prison cette fois-ci par le gouvernement sud-coréen pour avoir publié une « Dénonciation de la démocratie ».

* Poèmes

La vie et la mort

Ô mort ! Toi et moi, nous sommes jumeaux,
Nourris par le même cordon ombilical,
Nés le même jour et à la même heure.

Tu es une autre ombre
Qui jamais et nulle part ne me quitte.

Toujours, quand en face de toi je me trouve,
Je suis effrayé comme devant un marais de ténèbres,
Je suis terrifié comme devant un précipice sans fin,
Et, comme un ennemi, je cherche à te fuir.

Pourtant, quand vers le passé je tourne les yeux,
Je le sais : grâce à toi, j’ai pu apprendre
Les clartés, les ombres et la fugacité de la vie,
Les satisfactions et les joies de la vie ;
J’en ai vécu une mystérieuse, infinie possibilité ;

J’en ai aussi tourné les yeux vers cette Réalité
Qui, dès avant cette existence en ta compagnie,
Fut à l’origine de notre existence ;
J’en ai cru à mon immortalité dans cette harmonie ;
J’en ai glorifié la vie dans cette éternité.
Qui donc de la mort prétendrait qu’elle est une fin ?

Si de tout être l’apparence est en perpétuel changement,
Pour l’être né dans l’éternité, il n’est point de fin ;
La mort n’est que le chemin de retour vers l’éternité,
Le point de départ pour une autre vie nouvelle.

Contenus recommandés

Close

Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de services. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail >