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Culture

La poésie (2) – Park Tong-gyu (1)

2017-01-26

La poésie (2) – Park Tong-gyu (1)
« Les racines d’amour », recueil de poèmes de Park Tong-gyu traduit du coréen par Hyunja Kim-Schmidt et Thierry Gillybœuf, paru aux éditions Circé en 2000.

* Présentation du poète :
Hwang Tong-gyu est surtout connu par les Coréens comme étant le fils aîné du célèbre écrivain Hwang Sun-won. Né en 1938 dans la province de Pyongan du Sud en Corée du Nord, il passe son enfance sous le joug colonial japonais. C’est en 1946, un an après la libération, que la famille choisit de s’installer en-dessous du 38e parallèle qui sépare la péninsule coréenne en deux. A l’âge de 12 ans, il vit la guerre fratricide de Corée. La traductrice Hyunja Kim-Schmidt le présente comme suit :
« Grand lecteur de la poésie de Yun Tong-ju et de Kim So-wol, le collégien commence à composer ses premiers vers. Dans le paysage dévasté et meurtri de l’après-guerre, la littérature et la musique classique de l’Occident deviennent son unique passion. Alors qu’il est en terminale, le lycéen écrit « Lettre joyeuse », son premier poème publié dans la revue du lycée. Ce poème d’amour semble s’inscrire au premier abord dans la lignée de ses maîtres Kim So-wol et Han Yong-un, mais il révèle néanmoins l’originalité du poète débutant qui se démarque du sentimentalisme traditionnel au féminin où la narratrice pleure la séparation et attend fidèlement son amant qui l’a quittée. Une nouvelle vision de l’amour, influencée par le courant existentialiste de l’époque, fait ici rejeter et dépasser la poésie d’amour sentimentale et larmoyante. »
Hwang Tong-gyu étudie la littérature anglaise à l’université nationale de Séoul. Il fait officiellement ses débuts littéraires à l’âge de 21 ans en publiant dans la revue Littérature moderne « Lettre joyeuse » et quelques autres poèmes. Après son service militaire, il obtient un master en littérature anglaise à l’université d’Edimbourg en Grande-Bretagne. Hyunja Kim-Schmidt explique : « Lors de ce premier séjour à l’étranger, il éprouve un sentiment aigu de petitesse et d’amertume, prenant conscience de l’âpre réalité de la Corée, pays faible du Tiers-monde. Avant de rentrer en Corée, il écrit une suite de poèmes qui résulte de cette prise de conscience politique et sociale de la situation de son pays [...]. [...] En 1970, il participe à un séminaire international d’écrivains à l’université d’Iowa aux Etats-Unis. La rencontre de nombreux poètes étrangers s’avérera fertile pour sa création poétique ; il adopte alors un nouveau registre à partir des thèmes du quotidien. « Journal d’Iowa 1 », « Journal d’Iowa 2 », « Lèvres » décrivent ainsi le monde intérieur du poète avec des mots simples, concrets et des faits réels. »

* Poème

Lettres joyeuses

1.

Penser à vous serait une chose banale tout comme le soleil se couche et le vent souffle dans le paysage devant lequel vous êtes toujours assise. Pourtant, un jour, quand vous errerez sans fin dans la souffrance, je vous appellerai à l’aide de cette banalité perpétuée depuis si longtemps.

2.

La raison pour laquelle je vous aime vraiment vraiment est que j’ai transformé mon amour en ces attentes sans fin. A la tombée de la nuit, il se met à neiger dru dans la vallée. Je crois que mon amour finira certainement un jour lui aussi. Mais je pense seulement à ce que sera mon attente à ce moment-là. Je crois que pendant tout ce temps, la neige cessera, les fleurs s’épanouiront, les feuilles mortes tomberont et à nouveau la neige tombera dru.

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