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Culture

La poésie (2) – Park Tong-gyu (4)

2017-02-23

La poésie (2) – Park Tong-gyu (4)
« Les racines d’amour », recueil de poèmes de Park Tong-gyu traduit du coréen par Hyunja Kim-Schmidt et Thierry Gillybœuf, paru aux éditions Circé en 2000.

* Présentation du poète :
Presque six décennies se sont écoulées depuis ses débuts poétiques en 1958 et Hwang Tong-gyu continue à publier des recueils de poèmes, dont la traductrice Hyunja Kim-Schmidt explique : « Chaque livre marque une nouvelle étape dans la recherche et la profondeur de sa création poétique. Son œuvre reflète toute une évolution de la poésie moderne de la Corée au point d’être, comme l’a noté un critique, « l’histoire de la poésie coréenne de la dernière moitié du XXe siècle ». Elle témoigne du combat difficile et exemplaire du poète qui se cherche et s’affirme tout au long d’une époque de bouleversements pour la Corée, aussi bien dans sa quête spirituelle que dans son originalité poétique. Les poèmes de jeunesse de Hwang Tong-gyu chantent avec un langage noble et élégiaque la mélancolie, le désespoir et sa transcendance dans un décor hivernal, aride et dévasté. Suit une période où le poète prenant une conscience aiguë de la dure réalité sociale et politique de la Corée, compose des poèmes d’autodérision, de révolte, de solidarité avec un langage concret, poignant et violent. Si le jeune poète des Elégies approfondissait la vision nihiliste à travers la mort, dans le recueil Funérailles au vent, il se réjouit de cette vie devenue plus précieuse en côtoyant la mort à bras le corps. A partir du sixième recueil Attention au crocodile ?, sa poésie lyrique acquiert une dimension de théâtralité chère au poète par laquelle un soudain changement intérieur s’opère pour faire « renaître le moi poétique ». « La poésie lyrique théâtrale », terme inventé par le poète, sera l’aspect le plus caractéristique de la poétique de Hwang Tong-gyu. »

* Poème
Attention au crocodiles ?

Gargote de côtelettes de porc à la braise devant le sanctuaire royal
Sous la neige poudreuse qui tombe doucement

Après avoir vu un film au cinéma Tansongsa nous avons marché sous la neige poudreuse
Puis nous avons vu, par la fente de la porte fermée du mur d’enceinte
Le sanctuaire royal, cette maison au toit bas et long recevoir la neige avec grâce.
Tout en tenant des propos incohérents le baptisant Parthénon de l’Asie
Puis en passant parmi des poneys qui avaient l’air craintif
Nous sommes allés quelquefois à cette gargote, Monsieur Kim Su-yong et moi.
Tenir des propos incompréhensibles
C’est toujours pareil, même maintenant
« La théorie du masque ? »
(Regardez ce voyou de Dante qui a aimé Béatrice.)
« Qu’est-ce que l’objet de corrélation objective ? »
(Deux personnes se versent un verre de vin, alors des fleurs de montagne s’épanouissent, – Li Po
Ou bien la chanson de Paiho au moment de trinquer les verres de bière OB)
L’instant imperceptible quoique saisissable l’instant d’avant
Cette sensation agréable qui noue l’organe respiratoire

Attends !
Quel est l’objet de corrélation objective qui pourrait montrer comme il faut mon état d’esprit actuel ?
(Le crocodile qui redescend en rampant l’escalier de l’appartement ?)

En effet, parmi les animaux qui figurent à la télé ou au cinéma
C’est tout de même le crocodile qui se laisse le moins apprivoiser
Même Saint Tarzan n’arrive pas à le dompter...

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