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Culture

La poésie (3) – Pak Mog-weol (3)

2017-03-14

La poésie (3) – Pak Mog-weol (3)
« Le passant », recueil de poèmes de Pak Mog-weol traduit du coréen et présenté par Kim Hyeon-ju et Pierre Mesini, paru aux éditions Autres Temps en 2000.

* Présentation du poète :
Dès 1962, Pak Mog-weol commence à travailler à l’université Hanyang à Séoul en tant que professeur de littérature coréenne. A partir de l’année suivante, il devient le précepteur particulier de Yuk Yeong-su, épouse du général Park Chung-hee qui est devenu le président du pays deux ans auparavant à la suite d’un coup d’Etat. C’est sous le patronage de celle-ci que le poète encourage la publication des poètes jeunes ou inconnus et crée une revue mensuelle de poésie intitulée « Image ».
Les traducteurs Kim Hyeon-ju et Pierre Mesini expliquent : « Les poèmes de sa dernière période se caractérisent par l’utilisation libre et experte qu’il fait du patois de sa province d’origine qu’est le Kyeongsang et également par son sens de l’inanité des choses et de leur dépassement. »
Ils ajoutent aussi : « Pendant près de quarante ans que dura sa créativité, il composa sept recueils de poèmes et, malgré l’évolution de son univers poétique, ce qui perdure, c’est sa nostalgie de la Nature. Ses poèmes peignent la tristesse et le sentiment d’attachement comme les touches d’aquarelles légères du plus pur style coréen remplissant de blancs, de non-dits son expression poétique. Pak Mog-weol s’est éteint en 1978, quittant ce monde changeant dont il eut toujours l’art de s’accommoder en véritable Coréen qu’il était. »

* Poèmes
Miettes de pain sec

Il tombe neige sur neige.
En vérité les flocons légers
Les flocons brillants
Tombent sur l’arrière-cour ombragée
Ou sur le muret.
Doucement ils viennent et murmurent :
« Tends la main et prends ! »
Avec eux
Ce doit être aussi la dernière neige de cet hiver.
Si, sous les nuages,
Je ne trouve en cette occasion,
Ni réconfort, ni réconciliation,
Il n’y a plus rien à faire.
Moi,
Mâchonnant les miettes de pain de seigle sec
Je songe
Sous les nuages
Au réconfort et à la réconciliation.

Main forte et douce

Une main forte et douce
Se tend vers moi.
Ses cinq doigts
Grands ouverts,
Mer débordante
Se précipitant vers moi.
Que la fin de l’humanité
Soit à ce point plénitude
Moi autrefois je ne le savais pas.
Bras qui renaît
De ce côté-là du néant.
Une constellation aux franges soyeuses qui se balancent mollement
Illumine.
Chaque phalange des doigts
Près du cou
Décolleté
Près de la poitrine
Perle que cela...
Clin d’œil
Que cela...
Cela, signe avant-coureur de Pâques...
Reprenant vie, les os blanchis desséchés
Murmurent comme l’herbe
Dans le vent et la lumière.
Chacun des cinq doigts,
En troupe blanche,
Oiseaux tourbillonnants...
Ailes et chants.
Dans la périphérie
D’une constellation
Aux franges soyeuses qui se balancent mollement...

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