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Culture

La poésie (10) – Yun Tong-ju (1)

2017-08-22

La poésie (10) – Yun Tong-ju (1)
« Ciel, Vent, Etoiles et Poèmes », recueil de poèmes de Yun Tong-ju traduits par Kim Hyeon-ju et Pierre Mesini, paru aux éditions Autres Temps en 1997.

* Présentation du poète :
Yun Tong-ju (ou Dong-ju) est né en 1917 en Mandchourie et mort en 1945 à l’âge de 28 ans au Japon. Il commence à écrire des poèmes à 17 ans, mais son père qui désire qu’il soit médecin s’oppose vivement à son rêve de devenir poète. Cependant, il quitte la maison parentale en 1938 pour entrer à la faculté de lettres de l’université Yeonhee, actuellement l’université Yonsei à Séoul, grâce à son grand-père qui a fait céder le père. Il y perfectionnera son coréen et s’initiera à la poésie anglaise.
Voici la quatrième de couverture du recueil des poèmes Ciel, Vent, Etoiles et Poèmes traduit du coréen et publié en France en 1997 qui résume sa courte vie :
« Le poète coréen Yun Tong-ju a grandi dans une famille chrétienne, dans un pays occupé par les Japonais où sa langue maternelle était interdite, ainsi que son écriture, avec l’accord d’une grande partie de l’intelligentsia coréenne qui collaborait avec l’occupant.
Le fait qu’il composa toute son œuvre en coréen et que, pour cela, il mourut très jeune en prison, en 1945, pour crime d’indépendantisme, confirme que dans cette période noire pour l’histoire et la culture coréenne sa vie et son écriture brillèrent comme une étoile dans la nuit.
Il s’agit, dans cet ouvrage de la première traduction française de l’œuvre poétique complète de Yun Tong-ju qui porte dans le monde, depuis près d’une vingtaine d’années, son message de paix, d’amour et de liberté. »

* Poèmes

Le firmament

Ce jour d’été,
Les peupliers passionnés,
Voulant caresser
Les seins bleus du firmament qui faisait mine de descendre,
Etendaient et agitaient leurs bras.
Dans un espace restreint à l’ombre du soleil brûlant...

Sous le ciel tel une tente,
Les nuages, entraînant dans une valse
Averse assourdissante
Et éclairs,
Fuyaient vers le sud.
Là-haut un pan de firmament
S’étalait par-dessus les branches,
Et invitait la lune ronde et les oies sauvages.

Le cœur d’enfant qui se dilate s’enflamme d’idéal
Et, parvenu à l’automne, jour de ses aspirations,
Il se moque bien
Des larmes de décrépitude.

Le creux du vallon

Les montagnes fuient à toute allure sur deux rangées.
Le rapide n’en peut plus de gronder
Messire Soleil du plein été enfourche un nuage
Et compte bien franchir, ainsi, rapidement, ce vallon.

Sur les crêtes, telles des cornes de veaux,
De petits rochers sont dressés en ordre dispersé.
Et telle la tendre toison de bœufs tachetés,
Sur les flancs de la montagne, la verdure a poussé.

Les pas du montagnard vagabond,
Revenu au pays après trois ans,
Foulent le sol d’un pas lent,
Telles les pattes nues d’une grue...

Sa paire de savates usées, accrochée
Au bout d’un bâton, s’étire...
Et seule vole une pie apprenant le vol à ses petits.
Le vallon est serein comme le cœur du vagabond.

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