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Culture

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (1)

2017-09-19

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (1)
« Le Saule aux dix mille rameaux », anthologie de la poésie coréenne médiévale et classique – poèmes traduits, présentés et annotés par Ok-sung Ann-Baron, en collaboration avec Jean-François Baron – parue aux éditions UNESCO en 2005.

* Présentation :
Le hangeul ou l’alphabet coréen a été inventé en 1443 par Sejong le Grand de la dynastie Joseon. Alors que la langue coréenne s’est développée oralement pendant des siècles, les caractères chinois étaient longtemps utilisés pour la transcrire phonétiquement. Les anciens Coréens ont donc développé une expression littéraire mixte durant 2 000 ans : ils parlaient coréen, transcrivaient leur langue orale en caractères chinois, ou dans le système baptisé « hyangchal », et continuaient de composer des œuvres littéraires en chinois classique.
Les traducteurs de l’anthologie de la poésie coréenne médiévale et classique, « Le Saule aux dix mille rameaux » expliquent :
« Dès le début du Moyen Age, entre les IVe et VIe siècles, plusieurs systèmes de transcription avaient été inventés pour noter la langue coréenne parlée. La formule la plus proche du coréen, le hyangchal, sera abandonnée vers le XIe siècle.
L’usage du chinois étant le fait quasi exclusif des hommes de la haute société et de tous ceux qui préparaient l’examen d’Etat, le roi Sejong, quatrième souverain de la dynastie de Joseon, décida de créer le hangeul pour que l’ensemble du peuple ait accès à une même langue. [...]
Le hangeul, d’abord peu utilisé, donna cependant naissance à une littérature poétique grâce aux auteurs de gasa (ou kasa) et de sijo, genres développés aux XIVe et XVe siècles. »
Ainsi sont apparues trois sortes de poèmes : ceux notés grâce au hyangchal, ceux transmis oralement pendant des siècles avant d’être couchés par écrit grâce à l’invention du hangeul, ceux composés en chinois classique écrit. Et ces trois types de poèmes se déclinent en deux grandes catégories : les poèmes à chanter, et les poèmes à réciter ou à lire. La première catégorie se divise encore en quatre genres – les hyangga, les sogak gasa, les sijo et les gasa – et la deuxième catégorie en deux genres – les hansi, les poèmes en chinois, et les seonsi, les poèmes bouddhiques en chinois.
Dans cette édition, nous vous proposons de lire ensemble un hyangga, écrit à l’aide du système appelé hyangchal qui utilise les valeurs sémantique et phonétique des caractères chinois pour transcrire la langue parlée d’alors. C’est vers le VIe siècle, juste avant l’époque de Silla unifié, qu’apparaissent les premiers textes en hyangchal. Cette écriture a donné naissance au hyangga, chant du terroir. Les hyangga sont les plus anciens poèmes en langue coréenne dont on peut identifier les auteurs. Composés pour être chantés, ces poèmes avaient pour but de transmettre l’enseignement bouddhique, l’idéal de la jeunesse au service du roi, les sentiments de l’auteur, etc.

* Poème

Elégie à ma sœur

Sur la route de la vie et de la mort
Nous nous trouvons, hésitant.
Pourquoi es-tu soudain partie,
Sans même me dire « Je m’en vais » ?
Au premier matin d’automne
Comme les feuilles ici et là se dispersent,
Nés sur la même branche
Mais ne sachant où nous allons.
Ah ! au pays d’Amitabha te reverrai !
T’attendre ! en cultivant la Voie !

* Présentation du poète
L’auteur de ce poème, Wolmyeongsa a vécu au VIIIe siècle. Moine bouddhiste poète sous la reine Gyeongdeok, il était aussi un maître du Hwarangdo, une confrérie militaire de Silla qui a été créée pour former les jeunes nobles. Selon le « Samguk Yusa », les anecdotes des Trois Royaumes, il jouait si bien de la flûte que la lune elle-même s’arrêtait pour l’écouter, d’où son surnom Wolmyeong qui signifie « clair de lune ».

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