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Culture

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (4)

2017-10-10

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (4)
« Le Saule aux dix mille rameaux », anthologie de la poésie coréenne médiévale et classique – poèmes traduits, présentés et annotés par Ok-sung Ann-Baron, en collaboration avec Jean-François Baron – parue aux éditions UNESCO en 2005.

* Présentation :
Les « sijo » constituent la troisième forme des poèmes en langue coréenne, la plus populaire parmi les genres poétiques coréens. Leur forme en tercet contraste avec celles des sogak gasa et des gasa qui sont narratifs.
Selon les traducteurs de l’anthologie « Le Saule aux dix mille rameaux », les sijo « fleurissent au XVIe siècle et, transmis oralement, sont fixés par écrit et rassemblés en recueils au XVIIIe siècle. Des milliers d’entre eux nous sont parvenus. Cette forme est toujours vivace en Corée. » Ils continuent : « Poème subjectif et lyrique, le sijo reflète, à la fin de Goryeo et au début de la dynastie de Joseon, les angoisses d’une époque tourmentée. Cet art oral quotidien des anciens Coréens – les sijo sont improvisés entre amis, en famille, à l’occasion des fêtes familiales et saisonnières – composé par des auteurs de toutes couches sociales, s’adapte parfaitement à la sensibilité populaire, toute de sobriété et de sérénité. »
Un sijo comporte 45 syllabes réparties en trois vers dont chacun est composé de trois groupes de syllabes : 3-4-3-4 / 3-4-3-4 / 3-5-4-3. Cependant, les auteurs de sijo sortent souvent de cette convention.

* Poème 1

Une branche d’épines dans une main

Dans une main on prend une branche d’épines, dans l’autre un bâton.
J’ai voulu barrer la route de l’âge avec la branche d’épines, j’ai voulu frapper les cheveux blancs qui surviennent avec le bâton.
Mais les cheveux blancs m’ayant aperçu ont pris un raccourci – vous le savez.

* Présentation du poète
L’auteur de ce sijo, U Tak est un érudit de la fin de la dynastie de Goryeo. Il était fonctionnaire de troisième grade à l’Académie nationale de l’éducation. Il a dû quitter son poste après avoir fait des remontrances au roi Chungseon au sujet de l’adultère que celui-ci avait commis avec la seconde épouse de son père.

* Poème 2

Chant du cœur rouge

Que ce corps meure, meure, que cent fois il meure de nouveau,
Que mes blancs ossements retournent à la poussière ou à la terre, que mon âme existe ou n’existe pas,
Mon cœur rouge envers mon bien-aimé comment pourrait-il jamais changer ?

* Présentation du poète
Jeong Mong-ju était ministre de la fin de l’époque de Goryeo. Les traducteurs de l’anthologie « Le Saule aux dix mille rameaux » expliquent :
« [Il] composa cette déclaration de fidélité en réponse au poème, très connu des Coréens sous le titre ‘Qu’en pensez-vous ?’, dans lequel Yi Bang-won (cinquième fils du roi fondateur de la dynastie de Joseon, Yi Seong-gye) l’invitait à se rallier à la cause de son père.
Cette inébranlable fidélité à la dynastie précédente lui valut d’être assassiné par un homme de confiance de Yi Seong-gye. Sur le pont où il fut tué, on raconte que des bambous se mirent à pousser – d’où le nom qu’on lui donna : « Pont des bambous de Bonté ». A proximité, une stèle fut érigée en l’honneur de la mère de Jeong Mong-ju, qui l’avait encouragé à une telle fidélité. »

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