Il faut remonter au mois de novembre 1993 pour voir apparaître la première chaîne de supermarchés à Séoul. Vingt ans plus tard, on en dénombre 470 de plus de 3 000 m2 sur tout le territoire. Avant l’émergence de ces grandes surfaces, les Coréens faisaient leurs courses alimentaires dans les marchés traditionnels, pour les appareils électroménagers dans des points de vente de produits électroniques et pour le plus haut de gamme dans les grands magasins.



Mais les avantages qu’offrent les chaines de supermarché ont changé les habitudes de consommation des Coréens. Ils ont commencé à acheter toutes sortes de produits dans un même lieu comme des fruits, du poisson, de la viande mais aussi des vêtements et des appareils ménagers. Avec des prix cassés dans un environnement agréable, les supermarchés se sont facilement imposés face aux marchés traditionnels. Mais, à présent, ce sont les marchés traditionnels qui sont à leur tour passés à l’offensive pour regagner leur terrain perdu et leurs clients.



Voici le marché Tongin, au cœur de Séoul. D’un seul coup d’œil, on remarque que les gens sont là pour acheter des petits plats d’accompagnement tout faits qu’ils mettent dans des boites à déjeuner. Ce sont des clients du Café Dosirak, ou du Lunch Box Café, qui ont tous les deux ouverts l’année dernière pour raviver le marché traditionnel.



Le principe est simple. Il faut tout d’abord acheter des vieilles pièces auprès du centre de service clientèle qui se trouve au centre du marché. On vous donnera les pièces avec un récipient noir qui a plusieurs petits compartiments dans lesquels vous pourrez mettre votre riz, votre soupe et quatre mets d’accompagnement.



« Nous avons convenu d’utiliser de vieilles pièces comme monnaie d’échange parce que nous voulions que le marché se distingue. Ici, c’est une zone touristique avec beaucoup de musées à proximité. Ce qui explique ce choix : créer une atmosphère du passé. »