Le 26 avril dernier, dans le quartier Insa, au cœur de la capitale, une trentaine d’écrivains et autres personnes se sont réunis pour se rendre au cimetière de Euijeongbu, au nord de la capitale, où repose le poète Chun Sang-byung. Cet hommage qui marquait le 21e anniversaire de sa disparition aurait dû être solennel, mais tout le monde était plutôt excité comme pour aller à un pique-nique printanier.



« Je suis là. Il m’a fallu plus de vingt ans pour venir vous voir. Vous nous avez quittés à cette période de l’année, où les fleurs étaient écloses. C’est comme si vous donniez le prétexte de partir en pique-nique. »

Le poète Chun Sang-byung était l’icône de l’innocence, le symbole de l’âme pure. Bien que terriblement pauvre, il n’a jamais couru après la fortune ou la gloire et a vécu dans la plus grande simplicité. Avec son épouse, ils se satisfaisaient du minimum et étaient toujours reconnaissants, même pour le peu qu’ils possédaient. Son poème le plus connu s’intitule Gwicheon, Retour au paradis. Il décrit le monde comme un magnifique endroit et la vie comme un pique-nique. C’est donc en suivant cette philosophie de la vie que ses admirateurs apprécient cette visite sur sa tombe tout comme ils profiteraient d’un pique-nique par une belle journée de printemps.



« C’est le vingt et unième anniversaire de la mort du poète Chun. Nous visitons sa tombe chaque année en commémoration. D’ordinaire, de telles cérémonies sont solennelles et tristes, mais pour le poète, c’est comme un pique-nique de printemps. Chaque année, une trentaine de personnes se rassemblent pour cet événement. Les participants changent chaque année. Ils se retrouvent pour réciter les poèmes de Chun, chanter, déjeuner et organiser un concours d’écriture de poèmes au centre des arts de Euijeongbu. Cela ressemble plus à un pique-nique qu’à une célébration commémorative. »

Celles et ceux qui se sont rassemblés ici sont les enfants que Chun et sa femme n’ont jamais eus. Ils rendent le chemin vers sa tombe plus agréable. Ils offrent à Chun Sang-byung ce qu’il aimait le plus, du café, de la bière. Ils s’inclinent devant sa pierre tombale et récitent des poèmes de Chun...