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Histoire

En 1985, les premières retrouvailles familiales intercoréennes

2015-07-14

En 1985, les premières retrouvailles familiales intercoréennes
70 ans d’histoire s’intéresse cette semaine à une série d’événements qui ont permis la première session de rencontres entre des familles déchirées des deux Corées.

Le 9 octobre 1983, 17 hauts responsables du gouvernement sud-coréen, en visite officielle en Birmanie, étaient tués dans un attentat à la bombe perpétré par des agents nord-coréens. Le président sud-coréen Chun Do-hwan échappa de justesse à l’explosion. L’attaque isola encore davantage le régime de Kim Il-Sung sur la scène internationale. Les relations entre les deux Corées étaient donc extrêmement tendues lorsque, à la surprise générale, en septembre 1984, Pyongyang proposa une assistance en réponse aux inondations qui frappaient la Corée du Sud.

Cette main tendue très politique permit d’améliorer ses liens avec Séoul, comme souligne Chon Hyun-joon, directeur de l’Institut de la Paix et de la Coopération en Asie du Nord-est : « même si la Corée du Sud était tout à fait capable de gérer elle-même les efforts de reconstruction après les inondations, son gouvernement a vu dans cette offre une opportunité de relancer les discussions. Cette catastrophe naturelle a donc eu un effet positif inattendu, puisque que la reprise du dialogue a permis au final les premières rencontres de familles séparées par la frontière. »

En effet, à la suite d’une succession de rencontres, les gouvernements des deux Corées parvinrent à un accord pour des échanges de groupes de musiciens et de familles séparées. « Chaque délégation qui s’est rendue en visite de l’autre côté de la frontière comprenait 150 personnes. 50 d’entre eux étaient des membres de familles séparées qui habitaient Séoul ou Pyongyang. 50 étaient musiciens, et les 50 restants étaient du personnel d’accompagnement ou des journalistes. Les visites des deux délégations prirent place de façon simultanée, à Séoul et à Pyongyang, pendant 4 jours, du 20 au 23 septembre », explique Kang Ho-kwon, de la Croix-Rouge sud-coréenne.

C’est ainsi que le matin du 20 septembre 1985, les deux délégations traversèrent la frontière. Le soir même, deux concerts furent organisés en même temps, l’un au Théâtre national de Corée à Séoul, et l’autre au Grand Théâtre de Pyongyang. Les réunions familiales qui suivirent permirent à des proches sans nouvelle les uns des autres depuis 30 ans de se retrouver enfin, dans les larmes.

Il a fallu ensuite attendre 2000, et les efforts de paix et de réconciliation déployés par le gouvernement du président Kim Dae-jung, pour que ces programmes officiels de réunions reprennent. Environ 22 500 personnes seront alors autorisées au cours de la décade qui suivra à se retrouver. Les dernières retrouvailles ont eu lieu en 2014, et depuis le régime de Kim Jong-un fait la sourde oreille face aux appels désespérés des sud-Coréens, aujourd’hui très âgés, qui espèrent revoir une dernière fois leurs proches du Nord.

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