Au matin du 18 septembre 1991, en Corée du Sud tombe une excellente nouvelle en provenance de la 46e Assemblée générale des Nations unis, à New York : à l’unanimité, les 159 nations membres ont voté en faveur de l’admission simultanée dans leurs rangs les deux Corées.

Les liens entre la République de Corée et l’ONU remontent à 1947, quand l’organisation internationale a adopté la résolution 112, dans le but de ramener l’ordre dans une péninsule coréenne tout juste libérée de l’occupant colonial nippon et en plein chaos. En mai la même année, la Corée du Sud organisa le scrutin sous le regard des contrôleurs onusiens. Son premier gouvernement fut inauguré en août 1948.

En réaction, la Corée du Nord, qui s’était opposée à cette élection générale organisée sous la supervision de l’ONU, annonça l’établissement de son propre gouvernement le 9 septembre de la même année. La péninsule coréenne se retrouva donc avec deux gouvernements dont chacun affirmait que sa légitimité s’étendait à l’ensemble du territoire. Les Nations unies finirent par reconnaître le gouvernement de Séoul comme seul légitime.

Séoul a cherché activement à devenir membre de l’ONU à partir de janvier 1949. Mais entrer aux Nations unies se révéla impossible : la Corée du Nord refusait de reconnaître l’autorité de l’organisation, qu’elle accusait d’être responsable de la division de la péninsule. L’Union soviétique, membre permanent du Conseil de sécurité, grand protecteur de Pyongyang, utilisa systématiquement son droit de véto pour interdire l’adhésion à Séoul.

Pyongyang aussi refusait farouchement l’entrée de son adversaire sud-coréen à l’ONU. Cet affrontement entre les deux Corées au sujet de l’adhésion sud-coréenne aux Nations unies a duré jusqu’à la fin des années 80… A la fin de Guerre froide, la Corée du Sud entreprit avec enthousiasme de nouer des liens avec ses anciens ennemis. Séoul établit des relations diplomatiques avec la Hongrie dès 1989, puis avec la Pologne, l’ex-Tchécoslovaquie, puis finalement la Russie en 1990.

Comprenant que le vent avait tourné, redoutant de se retrouver isolée sur la scène internationale, Pyongyang changea brutalement de position. Ce qui eut pour conséquence l’entrée simultanée à l’ONU des deux moitiés de la péninsule, la République de Corée et la République Populaire Démocratique de Corée, le 17 septembre 1991.

La Corée du Sud s’est depuis montrée un membre particulièrement actif. En 1996, seulement six ans après son admission, Séoul se voyait attribuer un siège non-permanent au sein du Conseil de sécurité. Dès 1993, le pays du Matin clair a participé à des missions de maintien de la paix au Cambodge, en Somalie, et dans d’autres régions touchées par des conflits. Il est le le 13e contributeur au budget onusien. Enfin, en 2006, c’est un citoyen sud-coréen, l’ancien ministre des affaires étrangères Ban Ki-moon, qui est devenu le 8ème secrétaire général de l’organisation.

« 70 ans d’histoire » vous raconte les liens entre la Corée du Sud et l’Organisation des Nations unies.