Femme d'une grande connaissance du néoconfucianisme

Le néoconfucianisme est un courant philosophique développé par les savants des dynasties chinoises de Song et de Ming. Pendant l'ère du royaume de Joseon, il était presque impossible pour les femmes de se consacrer aux études, mais il y a pourtant une femme qui a étudié le néoconfucianisme même à cette époque-là. Elle s'appelle Kang Jeongildang.

Qui est donc cette femme qui a mené une vie extraordinaire en tant que femme de lettres ?

Crier pour l'égalité des sexes

Dominée par les valeurs confucéennes, la dynastie Joseon établit une distinction entre les hommes et les femmes, tout en restreignant les activités sociales et culturelles de ces dernières. L'éducation pour les femmes était limitée aux domaines des bonnes manières et des travaux ménagers. Qui plus est, ces enseignements n'étaient autorisés qu'à celles qui appartenaient à la famille royale ou à l'aristocratie.

Dès le 17e siècle, les femmes des familles nobles comme Shin Saimdang commencent à s'initier aux classiques confucéens et à écrire des poèmes. C'est surtout Kang Jeongildang qui a étudié en profondeur le néoconfucianisme, qui était, à l'époque, considéré comme un courant philosophique difficile à explorer même pour les hommes. Elle a également déclaré que les hommes et les femmes ne sont pas différents par essence.


Née avec la haute vertu

Kang Jeongildang est née en 1772 à Jecheon dans la province de Chungcheong du Nord dans une famille noble. Ses ancêtres occupèrent des postes gouvernementaux importants, mais après la mort subite et successive de son grand-père et de son père, sa famille a vécu dans la pauvreté.

La mère de Kang fit un rêve spécial quand elle était enceinte d'elle. Une nuit, sa propre mère qui était décédée il y a bien longtemps lui présenta dans son rêve une petite fille en disant : « Voici une fille de haute vertu. Je te la confie. Prends bien soin d'elle. » A son réveil, elle donna naissance à Jeongildang, qu'elle nomma d'abord « Jideok » qui signifie « une personne de grande vertu ». Selon « Haengjang », un livre qui retrace sa vie, la fille avait un tempérament calme et était douée pour contrôler ses sentiments.

Vaincre la pauvreté et la tristesse, se donner aux études

Kangépouse un homme du nom de Yun Gwang-yeon en 1791. Elle met au monde neuf enfants dont cinq fils et quatre filles. Malheureusement, ils sont tous morts avant même de fêter leur premier anniversaire. Il n'était pas rare de perdre un enfant à cette époque où le taux de mortalité infantile était très élevé. Cependant, la perte de tous les neuf enfants était un chagrin inconsolable.

Kang conseille à son mari de préparer le concours d'Etat de haut niveau. Pendant qu'il étudie, elle s'assied à côté de lui et fait de la couture pour gagner quelques sous pour qu'il puisse se donner entièrement aux études. En écoutant son époux lire à haute voix, elle se familiarise naturellement avec le contenu de divers livres. En fait, elle est plus douée pour les études que son mari et le couple engage souvent des débats académiques sur différents sujets.

Quand Yun Gwang-yeon échoue à l'examen, Kang lui recommande cette fois-ci de donner des cours aux enfants du village. Les deux passeront le reste de leur vie conjugale en lisant des livres et discutant ensemble.

En dépit de la pauvreté et du chagrin personnel, Kang se livre aux études et écrit une dizaine de livres. Ses manuscrits verront le jour grâce à son époux, qui estimait et appréciait le talent de sa femme. Quatre ans après la mort de celle-ci, il consacre toute sa fortune à la publication des écrits de sa bien-aimée. Les poèmes et essais qui reflètent les idées de Kang sont compilés dans un ouvrage intitulé « Jeongildang Yugo », les écrits posthumes de Jeongildang.