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A la loupe

La question de l’IVG refait surface en Corée du Sud

2019-02-15

Journal

© YONHAP News

Le gouvernement a présenté hier les résultats de sa dernière étude sur l’IVG en Corée du Sud. Cela relance la polémique sur la sanction pénale de cette pratique. Selon ce rapport, près de 50 000 femmes auraient interrompu artificiellement leur grossesse en 2017, soit une baisse considérable par rapport aux 170 000 cas estimés en 2011. Cependant, les milieux médicaux font valoir que ce chiffre est complètement déconnecté de la réalité. Selon eux, étant donné que l’avortement est puni par le Code pénal, les interrogés ne peuvent répondre en toute franchise. Quelques années auparavant, l’Association sud-coréenne de gynécologues et obstétriciens a estimé le nombre de ces opérations à 3 000 par jour, soit plus d’un million par an. Et l’année dernière, les milieux médicaux ont misé sur un minimum de 500 000 cas par an. 


Cependant, selon les professionnels de santé et les militants féministes, l’essentiel ne réside pas dans un tel chiffrage. D’après eux, il est urgent de modifier les clauses absurdes du texte juridique sur la punition pénale de l’avortement. Actuellement, la loi relative à la santé des mères et des enfants ne reconnaît que cinq dérogations : lorsque la femme ou son compagnon souffre d’un handicap mental héréditaire, en cas de maladie contagieuse, lorsque la grossesse résulte d’un rapport incestueux, en cas de viol, et enfin lorsque le maintien de la grossesse présente un danger pour la vie de la femme enceinte ou du fœtus. Par conséquent, il est illégal de recourir à l’IVG même au stade préliminaire de développement du fœtus. D’ailleurs, certains soulignent que ces clauses sont trop abstraites et éloignées de la réalité. Selon eux, même si les pays avancés tels que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sanctionnent aussi l’avortement, ils définissent en détail l’étendue des dérogations en reflétant les conditions réelles.


Par ailleurs, le Code pénal en la matière se trouve au cœur de la polémique. Selon le texte, la femme ayant recouru à l’IVG est passible au maximum d’un an de prison ferme et d’une amende de 2 millions de wons, soit 1 600 euros. Quant au médecin ayant pratiqué une telle opération, il risque une peine maximale de deux ans de prison ferme. Ainsi, l’avortement est pratiqué dans la clandestinité au pays du Matin clair, et les femmes enceintes risquent leur vie pour interrompre leur grossesse. A ce sujet, la Cour constitutionnelle devrait bientôt rendre son verdict définitif pour trancher si la pénalisation de l’avortement est contraire ou non à la Constitution. Reste à savoir si les derniers résultats de l’enquête gouvernementale auront un impact sur la décision de la plus haute juridiction du pays.

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