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Un défaut de paiement a bouleversé le marché obligataire en Corée du Sud. Et le gouvernement a décidé d’intervenir pour le stabiliser. 

Tout est parti d’une déclaration faite par la province de Gangwon. Son gouverneur, Kim Jin-tae, a annoncé, le 28 septembre la décision de placer en redressement judiciaire Gangwon Jungdo Development Corp. (GJC), l’entreprise fondée par la préfecture dans le cadre du projet de la construction du fameux parc à thème Legoland situé à Chuncheon et ouverte en mai dernier. Selon Kim, il s’agissait de ne pas rembourser à la place de GJC un crédit important qui allait arriver à échéance le lendemain. En effet, la province de Gangwon s’était portée garante lorsque GJC avait émis un papier commercial adossé à des actifs (connu sous le sigle en anglais « ABCP ») de 205 milliards de wons, soit 144 millions d’euros, auprès de la société d’investissement BNK Securities. 

Cette annonce a plombé le moral des investisseurs en semant le doute sur les titres de créance émis par les collectivités locales qui bénéficiaient en général d’une note de crédit aussi élevée que la note de la dette souveraine de leur pays. 

Face à cette situation, le gouvernement a convoqué, dimanche dernier, une réunion d’urgence. Il a décidé d’injecter plus de 50 000 milliards de wons, soit 35 milliards d’euros, pour augmenter la liquidité du marché financier. Quant à Kim Jin-tae, il a annoncé jeudi le projet de puiser la somme due, donc les 205 milliards de wons, dans le budget de sa province pour rembourser la dette en question jusqu’au 15 décembre prochain. Mais ces interventions sont loin de calmer les esprits. 

Au contraire, les ondes de choc de Legoland ne cessent de faire des vagues. Par exemple, Incheon Housing and City Development Corporation, une entreprise publique jouissant de la note de crédit AA+, a dû renoncer récemment à son projet d’émission obligatoire faute d’investisseurs potentiels. Et elle n’est pas seule à connaître une telle difficulté. L’inquiétude financière risque de durer dans le temps.