L’armée est à nouveau plongée dans la tourmente après une fusillade à un avant-poste général et la mort d’un conscrit lynché. Et la réforme militaire se précise. Le ministère de la Défense a annoncé le 18 décembre une série de mesures en ce sens. Des mesures qui sont fondées sur les recommandations de la commission pour la réforme de la culture militaire. Il s’agit plus particulièrement d’améliorer le système de justice militaire et de créer un médiateur militaire pour défendre les droits des soldats. La commission, composée de fonctionnaires, militaires et civils, a été créée en août suite aux deux drames qui ont provoqué une onde de choc dans le pays.

Une fusillade est survenue le 21 juin à un avant-poste général d’une ville frontalière près de la DMZ. Un soldat qui venait d’achever une garde a lancé une grenade et ouvert le feu sur les camarades de son unité. Cinq militaires sont morts et sept autres ont été blessés. Identifié sous le nom de Lim, il devait terminer son service militaire dans trois mois. Après ce coup de folie, le jeune homme a pris la fuite en emportant un fusil d’assaut et des munitions. Une intensive course-poursuite s’en est suivie avant de s’achever le lendemain. Les habitants voisins ont été pris de panique jusqu’à son arrestation.

L’histoire du conscrit Yoon torturé à mort est d’autant plus choquante qu’elle n’a été dévoilée qu’en juillet par une ONG, trois mois après qu’il ait succombé à ses blessures. Pour la cacher, l’armée s’était contentée d’évoquer « une mort par asphyxie ». Mais le jeune soldat a été victime de violences et sévices continuels par ses supérieurs. Les violences au sein de l’armée sont une affaire grave, mais sa façon de la gérer n’a pas été considérée comme convenable.

Outre ces deux incidents, il y a eu d’autres scandales qui ont éclaboussé l’armée. Il s’agit entre autres de cas d’abus sexuels envers des femmes par des hauts gradés ou d’affaires de corruption autour des fournitures d’équipements à l’armée.

Les mesures de réforme militaire peuvent ouvir la voie à une sortie de crise. De l’avis des experts, l’armée doit désormais faire peau neuve.

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